Folles de joie
La très bavarde et très snob Beatrice se lie d’amitié avec Donatella, une jeune femme timide d’origine populaire. Les deux femmes sont patientes dans une maison de soin contre les troubles mentaux. Après une activité en extérieur, le tandem s’enfuit pour chercher l’aventure et, peut‑être aussi, l’enfant qui a été arraché à la garde de Donatella.
Comme dans toutes les comédies italiennes, on oscille ici en permanence entre le rire et le drame, le sourire et les larmes. Malgré une mise en train qui prend beaucoup de temps à se mettre en place, le récit offre à Valéria Bruni‑Tedeschi (Beatrice) l’occasion de camper un personnage ultra‑extraverti qui surprendra les fans de la discrète comédienne, mais lui va comme un gant.
Folles de joie a le courage de construire son road‑movie doux‑amer en n’éludant jamais les troubles et le profond mal‑être de ses deux héroïnes, tout en montrant subtilement les infimes bonheurs et les éclairs de beauté qui les font rester debout.
Les impatients s’agaceront du rythme un peu languide de l’histoire. Les plus patients et les plus sensibles embarqueront au contraire sans remords dans le voyage. Le final du film les récompensera avec une scène bouleversante dont l’extrême sensibilité et la qualité d’écriture sont soulignées par le talent taiseux mais ardent de Micaela Ramazzotti (Donatella).