Fleuve noir
Quand un adolescent disparaît mystérieusement, une maman (Sandrine Kiberlain) appelle la police. Le commandant dépêché sur place (Vincent Cassel), alcoolique et dépressif, tarde à s’intéresser à l’affaire qui va pourtant très vite devenir son obsession, tout comme celle d'un étrange voisin passionné de littérature (Romain Duris).
Adapté du roman de Dror Mishani (Une disparition inquiétante, Éditions Seuil) qui semble avoir fait l’unanimité chez les critiques littéraires, et rebaptisé pour l'occasion Fleuve noir (comme une célèbre collection de polars), le film d'Erick Zonca étonne par sa noirceur mâtinée de glauque. S’enfonçant dans le sordide avec une certaine délectation et s’attardant sur les détails les plus abjectes, Zonca (Soldat Blanc, La vie rêvée des anges) crée peu à peu le malaise chez le spectateur, déjà bouche bée devant les mimiques de Cassel, sorte de mix entre un Columbo fatigué et un Harvey Keitel alcoolisé période Bad Lieutenant, ou les textes récités par Duris et Kiberlain.
Au final, 113 longues minutes avec des stars un peu perdues (Kiberlain s'est désolidarisée du film pendant la promotion) et un scénario loin du polar attendu.