Flashforward intégrale
ABC confie en 2009 l’adaptation d’un roman datant de 1999 signé Robert J. Sawyer, un auteur de science‑fiction canadien réputé, à deux producteurs chevronnés de séries TV, Brannon Braga (24 heures chrono) et David S. Goyer (scénariste de Blade au cinéma). Ils ont déjà à leur actif la série fantastique Threshold et marquent un gros point dès le pilote de la série auprès des décideurs de la chaîne.
Le premier plan de la série s’ouvre au moment précis où tous les êtres humains perdent connaissance en même temps durant exactement deux minutes et dix‑sept secondes. Pendant ce cours laps de temps, chacun se voit projeté six mois dans le futur et découvre son destin. Un étrange blackout qui provoque l’enfer sur Terre. Les pilotes de ligne laissent planer leurs avions, les camionneurs stoppent leurs manœuvres, les pompiers regardent le feu prendre de l’ampleur… Le chaos est immédiat et total. Phénomène naturel ? Surnaturel ? Attaque terroriste ?
Une fois le point de départ posé (un flashforward est littéralement l’inverse d’un flashback), on entre dans le vif du sujet avec différents niveaux de lecture et différents niveaux d’aventures, façon Lost. Les personnages vont tous essayer de changer leur destin annoncé par le blackout, mais aussi tenter d’en découvrir l’origine, et au final, réussir à trouver un sens à tout cela.
Les similitudes entre Lost et Flashforward sont troublantes, mais assumées. Sawyer, l’auteur du roman Flashforward, est aussi le nom d’un des héros de Lost. Lors du premier épisode de Flashforward, on aperçoit même un panneau publicitaire pour Oceanic Airlines, la fameuse compagnie aérienne de Lost, LA série détentrice du concept de flashforward ! Côté casting, les fans de Lost seront ravis de revoir Dominic Mohagan et Sonya Walger. Ils sont notamment accompagnés de Joseph Fiennes (Shakespeare in Love) et John Cho (Brotherhood).
Mais à force de trop vouloir ressembler à leur série de référence, les auteurs de Flashforward s’éloignent inexorablement de ce que devrait être leur priorité narrative absolue : surprendre. Or, le pilote est le seul passage époustouflant de la série, et la qualité des épisodes suivants varie selon les personnages mis en avant. Une saison en dents de scie donc, qui accumule les incohérences et s'éloigne peu à peu de son concept de départ. Heureusement, les comédiens sont tous excellents et la réalisation démontre un professionnalisme sans faille. En bref, Falshforward a un avion de retard, le vol Oceanic 815 de Lost !