Flag Day
Depuis gamine, Jennifer (Dylan Penn) voue une admiration sans bornes à son père. Mais John Vogel (Sean Penn) n’est pas un papa comme les autres, braqueur de banques mythomane et paumé, il est incapable d’offrir de la stabilité à sa famille. Ado en pleine crise, Jennifer décide de s’installer chez lui, au risque d’être déçue, une fois de trop…
Pour l’adaptation du roman autobiographique de la journaliste Jennifer Vogel, Sean Penn embarque sa fille Dylan ainsi que son fils Hopper. Un choix loin d’être anodin concernant ce récit de filiation contrariée dans lequel le cinéaste investit son jeu d’éternel écorché vif. Tiraillée entre son idéal de père et la version catastrophe que l’enfant délaissé refuse d’accepter, Jennifer lutte pour sa (re)construction. Le journalisme s’impose comme un exutoire et, toujours dans le sillage de ce père raté mais adoré, un moyen différent de laisser une trace.
Après le flop de The Last Face en 2016, Sean Penn appréhende un univers intimiste qui rappelle Into in the Wild (2007). Le thème de la filiation manquée explorée en creux dans le prodigieux biopic se retrouve, pour le coup, au cœur du récit initiatique de Jennifer.