Firefox
C’est l’un des films les plus mal aimés de Clint Eastwood, réalisé à un moment (1982) où le futur réalisateur de Sur la route de Madison se situe encore dans l’entre‑d’eux hésitant d’une carrière qui sort à peine des années 1970 et du personnage de Harry Callahan (les Dirty Harry), et une période nouvelle, post‑Bird en 1988, grâce à laquelle Eastwood gagnera enfin la reconnaissance critique.
Ici, il incarne Mitchell Gant, un pilote d’avion de chasse à la retraite, que le gouvernement américain rappelle un jour pour une mission à haut risque : pénétrer en Union Soviétique afin de dérober un avion prototype pouvant être commandé par la pensée, le Firefox. Il se fait alors passer pour un trafiquant de drogue. Mais sur sa route, Gant devra affronter le colonel Voskov et ses vieux démons du Vietnam.
Réalisé entre Bronco Billy et Honkytonk Man, Firefox croise le film d’espionnage (même si le contexte est aujourd’hui évidemment obsolète) et le film d’action (la poursuite dans le métro moscovite vaut vraiment le détour). Trente ans plus tard, la qualité du scénario et sa sécheresse (pas la moindre seconde de gras), le jeu d’Eastwood, tout en sourcils froncés et air goguenard, ont permis à ce Firefox, jugé mineur à l’époque, de prendre une bonne patine. Pour la petite histoire, notons qu’en 1983, la société Atari créera un jeu d’arcade inspiré du film. Un classique.