23 avril 2025 - 20h01

Finalement

année
2025
Réalisateur
InterprètesKad Merad, Sandrine Bonaire, Elsa Zylberstein, Françoise Fabian, Barbara Pravi
éditeur
genre
sortie
23/03/2025
notes
critique
5
10
A

Lassé par sa vie, Lino, un avocat, se lance dans un road trip musical sur les routes de France.

 

En fin de compte

Ce 51e long métrage de Claude Lelouch est une sorte de condensé de son œuvre, ou du moins de ses marottes de réalisateur/scénariste : un casting éblouissant, des autocitations à profusion et des aphorismes romantiques ne font pas forcément un bon film.

 

Assurément, Finalement n’est donc pas le meilleur film de Lelouch, d’autant qu’il est rempli de clins d’œil à deux de ses chefs‑d’œuvre des années 70 : L'aventure c'est l'aventure et La bonne année. Des must du genre lelouchien. Le personnage principal Lino, incarné par Kad Merad, est censé être le fils de Lino Ventura dans La bonne année, tandis que Sandrine Bonnaire est la fille de Nicole Courcel dans L'aventure c'est l'aventure. Étonnamment, cet artifice scénaristique, assez savoureux sur le papier, ne prend jamais vraiment et plombe même le film qui souffre forcément de la comparaison. Ce n’est même pas très subtil et cela n’ajoute pas grand‑chose, ni pour les personnages, ni pour les spectateurs.

 

Ce « Lelouchverse » est bancal, d’autant qu’il n’est pas vraiment maîtrisé. Dans un même élan, Robert Guédiguian a fait beaucoup mieux dans la réutilisation de ses vieux plans dans de nouvelles fictions. La photo iconique de Ventura, omniprésente dans le film, n’arrive même pas à faire passer les trop grosses facilités de scénario, remplies de hasards et de coïncidences qui n’ont au final rien de très lelouchien. Ici, le réalisme naïf du réalisateur, que l’on adore en général, ne fonctionne plus. Il sent l’artifice nostalgique, voire le factice. On a vu mieux comme film testamentaire. Et que dire de cette plaidoirie sur la prostitution qui sent un peu le formol ?

 

Kad est bas

Si Kad Merad est en général un bon acteur, force est de constater qu’il n’est définitivement pas un acteur lelouchien capable de faire passer des vessies pour des lanternes. Car oui, le cinéma de Lelouch est naïf, ose tout, est rempli de guimauve musicale redondante, et c’est en général pour cela qu’on l’apprécie. Mais il faut des acteurs à la hauteur, capables de faire accepter ces artifices. Kad Merad n’y arrive pas vraiment, et c’est sans conteste le gros bémol du film.

 

Fin, si fin

Comme d’habitude chez le réalisateur, on frise le grotesque mais une certaine poésie naît régulièrement de petits riens, comme cette multitude de rencontres et de personnages qu’égrène le film. Les réflexions sur l’amour, Dieu ou l’existence sont touchantes et tombent souvent juste. Le cinéma de Lelouch est encore une fois optimiste et joyeux, et çà et là, le film arrive à nous emporter car le réalisateur n’est assurément pas manchot à presque 90 ans. Il sait nous faire du bien, même si au bout de 51 films, on commence vraiment à voir les ficelles.

 

En fin de compte, ce Finalement est un film qui, malgré ses ambitions et ses moments de grâce, peine à convaincre pleinement. Claude Lelouch nous offre une œuvre personnelle et poétique dont les facilités scénaristiques et les performances inégales des acteurs nuisent à l'ensemble. Le film reste une expérience cinématographique intéressante, surtout pour les amateurs de l'univers de Lelouch, mais il ne parvient pas à atteindre les sommets de ses œuvres précédentes.

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cover
Prix : 24,99 €
disponibilité
23/04/2025
image
BD-50, 127', couleurs
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
sous-titres
Français
7.5
10
image

On ne pourra pas reprocher la qualité d'image du film, son aura naturelle, ses détails, ses décors et ses textures soignées. Le jeu des fitres et des couleurs donne une sensation d'argentique parfois vintage alors que le film a été tourné en numérique, même avec un iPhone et des Go Pro. Un très bel emballage et un sens du cadre sur le vif toujours aussi naturel.

7
10
son

Rien à redire non plus au sujet de la piste DTS‑HD Master Audio 5.1 qui offre des dialogues clairs et surtout une bande‑son bien mise en avant, qui mêle titres originaux et compositions instrumentales. Il s'agit de la première collaboration entre Lelouch et le chanteur/compositeur Calogero. Le caisson de basses en revanche ne dit pas grand‑chose. Quelques effets et bruitages naturels, rien de plus.

1
10
bonus
- Livret de 16 pages compilant des entretiens avec Claude Lelouch et Kad Merad
- Qui est le plus ? Questions-réponses avec Lelouch, Merad et Elsa Zylberstein (1')
- En tête à tête : discussion entre Lelouch et Merad (3')

Visiblement, personne n'y croit, pas même l'éditeur. 

 

 

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