February
Rose et Kat sont deux jeunes pensionnaires d’une institution religieuse. Au moment des vacances d’hiver, Rose s’est arrangée pour retarder l’arrivée de ses parents pour pouvoir voir son entreprenant petit ami. Kat (Kiernan Shipka, Mad Men) est quant à elle assaillie de fugitives visions indiquant que ses parents ont ou vont être tués dans un accident de voiture. À quelques kilomètres de là, Joan, une autre jeune fille, manifestement en fuite, se voit proposer pour sa part un voyage en voiture par un homme serviable…
Difficile de trop détricoter l’intrigue de February sans spoiler. Le film a en effet pris le parti de raconter une histoire finalement assez simple en recourant à une narration beaucoup plus complexe. La mise en place du récit, qui met d’emblée mal à l’aise, s’émaille de micro‑séquences qui paraissent dans un premier temps n’avoir aucune cohérence. Le réalisateur Oz Perkins mise tout sur ce jeu oppressant et très lent ainsi que sur une structure éclatée et remarquablement sonorisée qui aboutira à un épilogue coup de poing assez gore.
Mais le réalisateur se laisse piéger par son petit jeu formaliste : si son choix intrigue et inquiète d’emblée, il va ensuite falloir au spectateur plus de 35 minutes de patience avant que les pièces de ce jeu d’échecs maléfique commencent à se mettre en place. C’est vraiment beaucoup trop au regard du très modeste enjeu narratif réel du film.