par Laurence Mijoin
13 novembre 2010 - 11h02

Fatal

année
2010
Réalisateur
InterprètesMichaël Youn, Stéphane Rousseau, Isabelle Funaro, Vincent Desagnat, Fabrice Eboué, Armelle
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Fatal Bazooka (Michaël Youn) est un rappeur comblé. Non content de cartonner au sommet des charts, de rouler sur l’or et de vivre une histoire enflammée avec la bimbo de luxe Athena Novotel (Isabelle Funaro, compagne de Youn dans la vie), il va bientôt ouvrir son propre parc d’attractions, baptisé Fataland. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’au jour où débarque Chris Prolls (Stéphane Rousseau), chanteur « électro‑bio » très sûr de lui, qui se met en tête de lui voler la vedette… Déboussolé, Fatal va tenter de renouer avec ses origines qu’il avait dissimulées depuis le début de sa carrière. En effet, dur, dur d’être un gangsta quand on est né dans un village de Savoie…

Aujourd’hui, Michaël Youn est sans doute l’un des personnages les moins appréciés des médias. Et pour cause, ce dernier, à l’ego quelque peu surdimensionné, n’ayant jamais supporté la critique. Avec Fatal, le trublion prend des risques, puisqu’il a écrit, mis en scène et tenu le rôle principal de son premier long métrage. Son idée : prolonger cinématographiquement l’existence de sa création du Morning Live, le rappeur Fatal Bazooka, et en tirer une satire de l’industrie de la musique, des dérives de la notoriété et du show‑biz.

Artistes bichonnant leur image à grand renfort de spectacles et programmes caritatifs ou surfant sur la vague écolo, grands médias avides de juteux affrontements et de déchirements violents en direct, présentatrices usant de leur décolleté pigeonnant pour mieux s’offrir une place au chaud dans une grande chaîne de télé… Tout le monde y passe ou presque, attaqué par un Michaël Youn qui place sa mise en scène au niveau des sujets qu’il caricature. L’univers du hip‑hop, ici parodié jusqu’à plus soif, en prend pour son matricule : homophobe, misogyne et bling bling. Alors, évidemment, la forme épouse le fond : les gags, vulgaires, s’enchaînent, mais ce n’est que pour mieux assumer à fond la singerie, comme l’avait fait Sacha Baron Cohen avec Ali G, ou Ben Stiller avec Zoolander.

Sans aller jusqu’à comparer Youn à Stiller, l’ancien animateur de M6 surprend agréablement avec cette comédie dont on ne pourrait blâmer le côté lourdingue, puisque celui‑ci participe à la parodie, qui ne réside pas uniquement dans les sujets dont elle se moque, mais aussi dans les procédés stylistiques indissociables desdits sujets (le hip‑hop et ses clips grandiloquents, la société du spectacle et ses cadrages racoleurs et clinquants…). C’est en cela que Fatal ressemble à un gros kouglof, puisqu’il s’est rabaissé au niveau de ceux qu’il attaque. Mieux, le réalisateur en herbe ne se prive pas de critiquer la médiocrité artistique de la musique populaire, la montrant comme unique proposition culturelle dominante. On aurait simplement aimé qu'il fasse de même dans l’autocritique, tout juste esquissée via une séquence où il court, nu comme un ver, devant la foule. Car finalement, lui aussi a participé, avec des films comme Incontrôlable, à niveler par le bas la production cinématographique française…

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
23/11/2010
image
BD-50, 107', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image
Les couleurs explosent, la compression sait se faire oublier, le piqué et le niveau de détails sont irréprochables, les contrastes sont bien marqués et l'on note la présence d'un léger grain, bienvenu. Rien à redire. C'est extra et ça colle à 300% au propos du film.
8
10
son
À l'instar de l'image, les pistes son garantissent un confort optimal. La version DTS‑HD Master Audio 5.1, extrêmement dynamique dès l'ouverture du film et son hélico, délivre une spatialisation au top, mettant en valeur la bande originale (les nombreuses chansons parodiques) avec bon nombre d'effets monopolisant aussi bien les canaux avant et arrière que le caisson de basses (pour le sentir, on le sent !). La stéréo n'est pas en reste, profitant également de basses bien présentes et de dialogues très clairs. Du beau travail.
8
10
bonus
- Commentaires audio de Michaël Youn et des coscénaristes (Jurij Prette et Dominique Gauriaud)
- Scènes coupées/alternatives commentées et introduites par Michaël Youn en SD (58')
- Making of de la musique en SD (27')
- Making of (24')
- Photos de tournage commentées par Michaël Youn et Isabelle Funaro (19')
- Clips des chansons du film en version intégrale et en SD (13')
- Essais des acteurs en SD (11')
- Premier jour de tournage (8')
- Bêtisier en SD (8')
- Story-board (7')
- Projets d'affiches
- U-Control
On est surpris par cette interactivité ultra‑complète, et par le soin apporté aux différents bonus. En travailleur acharné, Michaël Youn appose ses commentaires à bon nombre de suppléments (les photos de tournage et les scènes coupées) et explique avec intérêt ses choix de mise en scène. Que ce soit à travers le making of ou les scènes coupées de près d'une heure, on comprend à quel point Fatal est une grosse machine, que Michaël Youn a su diriger avec poigne.
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