Faster
Il est la version bobybuildée de Jason Statham et a remplacé le verbe par le borborygme. Comme son doux sobriquet l’indique, « The Rock » ne possède même pas l’humour qu’avait, malgré tout, Steven Seagal.
Dès la séquence d’ouverture, le ton est donné : à peine libéré de prison, le « conducteur » saute dans sa Mustang noire, fonce vers une banque et tire à bout portant sur un homme qui, on l’imagine, l’a bien mérité. Car The Rock n’a qu’une idée en tête : se venger de la mort de son frère, traversant le film comme un bolide simiesque. En face, et c’est peut‑être la seule bonne idée du film, un flic nonchalant et junkie, interprété par Billy Bob Thornton, qui se voit confier la charge d’arrêter cette machine de guerre.
Le paradoxe du film de Tillman tient dans le sentiment d’un long métrage où tout va très vite (faster…) mais où rien n’avance vraiment, soit une forme de surplace qui confond vitesse et hystérie. The Rock tatane mais dans le vide, tous ses opposants tombent comme des mouches avec une facilité déconcertante et l’on se sent loin du héros d’action des années 1980 (de Schwarzy à Willis), qui avait toujours fort à faire. Ici, le principal obstacle s’avère être un prêtre que notre vengeur hésite à flinguer. Balle sur le côté, The Rock quitte le film, sans doute enragé de n’avoir rien eu à faire. Un film pour rire.