Fantastic Mr. Fox
Mr. Fox est un renard particulièrement doué dans le vol de poules. Mais lorsque sa compagne lui apprend qu’elle est enceinte, elle lui demande de changer de style de vie. Deux ans plus tard (ou douze années‑renard, c’est selon), Mr. Fox est devenu journaliste mondain. Toutefois, sa vie aventureuse lui manque, et c’est lorsqu’il déménage avec toute sa famille qu’il a l’idée de tenter le coup du siècle : cambrioler les trois plus gros fermiers du coin. Une décision qui ne sera pas sans conséquences pour notre héros, son entourage, et toute la faune de la région…
Il était presque inévitable de voir Wes Anderson s’atteler à une adaptation de l’ouvrage de Roald Dahl : l’auteur est l’un des héros du cinéaste, et Fantastic Mr. Fox est le tout premier livre que lui a offert sa maman lorsqu’il était enfant. Le thème de la famille, ici central, rejoint les obsessions du réalisateur, notamment les dysfonctionnements familiaux (voir la famille recomposée de La vie aquatique ou les frères qui s’étaient perdus de vue dans À bord du Darjeeling Limited). Dans Fantastic Mr. Fox, il s’intéresse à un renard qui fait littéralement sa « crise de la quarantaine », mettant son entourage en danger pour retrouver un peu de sa gloire passée. Le parallèle avec la nature sauvage de ses personnages animaliers est d’une rare pertinence, et trouve un émouvant point d’orgue lors de la séquence de la rencontre avec le loup.
Fidèle à son univers, Anderson teinte sa comédie d’action, multipliant les scènes de casse, de fusillade et d’évasion, le tout avec l’esprit ludique qui caractérisait déjà La vie aquatique. Mais c’est surtout la symbiose entre une direction artistique en tout point magnifique (la photo est sublime), une facture technique impressionnante (le côté heurté de l’animation, intentionnel, n’éclipse jamais les prouesses des animateurs et des sculpteurs) et l’interprétation (on sent que les acteurs se sont investis avec une vraie jubilation), qui permet à Fantastic Mr. Fox d’évoluer entre modernité et classicisme désuet, sobriété et fantaisie frénétique, sans jamais que l’un de ces aspects ne prenne le pas sur les autres. Un numéro d’équilibriste… au poil !