Every Thing Will be Fine
En retraite dans un chalet isolé, un jeune écrivain en panne d’inspiration a une discussion téléphonique tumultueuse avec sa compagne alors qu'il roule sur la neige. Tandis que la météo est extrêmement défavorable, Tomas Eldan (James Franco) percute accidentellement un jeune garçon. Les années passent, l’écrivain coupable et si peu sûr de lui finit par trouver une échappatoire grâce à son œuvre. Néanmoins, il n’est pas tout à fait à l’abri des mauvais souvenirs.
À partir d’un scénario de Bjorn Olaf Johannessen conçu exclusivement pour lui, Wim Wenders interroge le pouvoir cathartique de la création littéraire indissociable des écorchures de l’existence. Pourtant, la beauté du propos fonctionne difficilement dès lors que son représentant Tomas souffre d’une carence empathique accrue. L’écrivain auparavant à sec allège sa culpabilité et ses fêlures en les couchant sur la page blanche, mais en convertissant son trauma en success story, il épuise ainsi son potentiel d’humanité.
Ce paradoxe né de la créativité en fait un personnage au cœur de glace auquel on peine à s’attacher, en dépit de la compréhension de son cheminement torturé.