Even Cowgirls Get the Blues
C’est peut-être l’un des films les moins connus et estimés de Gus Van Sant, cinéaste éclectique qui, depuis Elephant, a su alterner avec bonheur films hollywoodiens (Good Will Hunting, Harvey Milk) et productions indépendantes (Last Days, Gerry et même son remake expérimental du Psychose d’Hitchcock).
Réalisé en 1995, trois ans après My Own Private Idaho Private Idaho, Even Cowgirls Get the Blues suit le parcours atypique et étrange de Sissi (Uma Thurman), une princesse de Virgine qu’un mauvais sort a flanqué de deux pouces de 25 centimètres. Après une carrière de mannequin à New York, Sissi part pour l’Oregon afin d’y tourner une publicité dans un ranch métamorphosé en centre de fitness. Là, une bande de cowgirls militantes opposées à l’hygiénisme ambiant tente de prendre d’assaut les lieux.
Tiré d’un roman éponyme écrit par Tom Robbins dans les années 1970, le film de Gus Van Sant peut sembler brouillon, foutraque même, tant il emprunte de multiples directions (la fable, la satire, l’étrange, la parodie…) sur un ton globalement psychédélique. Les séquences se succèdent à un rythme effréné, les personnages vont et viennent, et l’ensemble, en dépit de quelques séquences magnifiques (l’ouverture du film), manque de cohérence. Le film fut d’ailleurs un échec commercial, que Gus Van Sant a su effacer en tournant l’année suivante le formidable Prête à tout.