Equalizer 2
Le premier Equalizer déjà réalisé par Antonie Fuqua était une excellente surprise, une série B violente et décomplexée magistralement incarnée par un Denzel Wahsington impérial en héros rédempteur. Avec sa mise en scène nerveuse et esthétique, Fuqua livrait une de ses meilleures partitions (difficile d'oublier L’élite de Brooklyn avec Richard Gere et Don Cheadle tourné en 2009). Si, dans cette suite, Denzel Washington tient encore bon la rampe, ce sont les scénaristes et le metteur en scène qui ont lâché prise.
Après une scène d'ouverture ultra‑soignée mais sans surprise, l’intrigue se cale sur le pas de notre bon samaritain devenu chauffeur Uber. Course après course, il joue les anges‑gardiens pour ses clients pour autant de tunnels d’élucubrations philosophico‑soporifiques. Au bout d'une heure, l’enjeu principal du film se dévoile enfin : un meurtre si injuste qu'il va mettre sacrément en pétard notre héros, prêt à tout pour le venger. Avant un final d’une rare violence, le film tourné avec des moyens colossaux fait véritablement le show, en particulier sur les scènes de nuit, toutes plus belles les unes que les autres. Malheureusement, on ne se départ jamais d'un ennui profond. Mal découpées, mal montées, mal amenées, les scènes d’action ne sont que des redites en moins bien du premier film. Fuqua, histoire de combler, compte sur la musique et la surenchère de violence crue.
Reste Denzel Washington, 65 ans, pilier inamovible du film qui impressionne toujours autant alors qu’il fait le strict minimum. Une suite décevante malgré tout et qui montre à quel point Equalizer premier du nom était un moment de grâce fusionnel entre un réalisateur et un acteur.