Entourage
On les croyait définitivement rangés. Après huit saisons (2004‑2011) jalonnées de rencontres, clashs professionnels et plus si affinités, bitures et gloires épisodiques, la star hollywoodienne Vincent Chase (Adrian Grenier) et sa bande de potes originaires du Queens s’offrent un ultime trip sur grand écran.
Fraîchement divorcé, Vincent souhaite désormais s’essayer à la réalisation. Afin de monter son projet de film intitulé Hyde, il compte sur l’investissement de son fidèle agent, Ari Gold (Jeremy Piven, excellent). Un simple coup de fil abrège ainsi le burn‑out et la crise conjugale qui ont contraint celui-ci à s’exiler en Europe lors du chapitre final de la série. Plus exécrable et calculateur que jamais, Ari arrive comme un antidote rafraîchissant et survolté sur lequel reposent les meilleures scènes du film, comme le passage de pommade raté à un producteur texan (génial Billy Bob Thornton) flanqué d’un rejeton frustré et désagréable.
Néanmoins, difficile d’embarquer totalement dans les péripéties éculées de cette fratrie de longue date. Éric (Kevin Connolly) est, comme d’habitude, abonné aux coucheries aux lendemains prise de tête, en attendant son quart d’heure de célébrité, Drama (Kevin Dillon) assume plus ou moins sa lose indélébile, quant à Turtle (Jerry Ferrara), il se débrouille mieux avec les millions de son entreprise de téquila qu’avec son nouveau coup de cœur.
Le créateur Doug Ellin connaît ses personnages sur le bout des doigts, un atout toutefois écrasé par une faille dans la mesure où il les enferme dans des caractéristiques routinières plutôt que de les confronter à de nouveaux défis. À l’exception de Vincent, en mettant de côté son inclination pour la fête et les mannequins.
Sympathique mais inabouti, Entourage survole les coulisses d’un monde factice qui n’a pourtant cessé de l’alimenter huit saisons durant. Caméos (Liam Neeson, Jessica Alba, Pharrell Williams, on ne se refuse rien), bombasses en bikinis, bagnoles inaccessibles sont au rendez‑vous, toutefois, même cette débauche de luxe assumée peine à raviver le charme des dessous hollywoodiens.