par Jean-Baptiste Thoret
16 décembre 2010 - 14h49

Enter the Void

année
2009
Réalisateur
InterprètesNathaniel Brown, Paz de la Huerta, Cyril Roy, Emily Alyn Lind, Jesse Kuhn
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

L’histoire n’est pas ce qui importe le plus dans un film de Gaspar Noé. C'est surtout la façon de la raconter et le type d’expérimentations visuelles qu’elle permet. Ici, un frère (Oscar) et sa sœur (Linda) vivotent à Tokyo, entre petits deals de drogue et clubs de strip‑tease. Mais un soir, Oscar, dénoncé par l’un de ses clients, est tué par la police dans une boîte de la ville. Son esprit quitte alors son enveloppe corporelle et le voilà qui erre pendant deux heures dans les rues de la capitale japonaise, passant d’un building à un autre, disparaissant au fond d’un trou pour réapparaître dans un autre, franchissant les frontières spatio‑temporelles (Oscar enfant et l’accident qui a coûté la vie à ses parents/s’introduire dans le cerveau des autres).

Fasciné par l’expérience subjective de La dame du lac (1945), Noé signe, comme à son habitude, un film radical dans sa forme mais puéril dans son contenu. Il faut donc oublier ce que le film veut nous dire (les obsessions de Noé sur les origines, la mort, le sexe et ce monde filmé comme un gigantesque baisodrome), et admirer les prouesses techniques du film, l’atmosphère vaporeuse de ce Tokyo artificiel et fascinant, kitsch et glauque, que Noé parvient à saisir.

C’est donc l’histoire d’un pacte que l’on décide de sceller, ou pas : comme dans Irréversible, où la forme à rebours transcendait un banal récit de vengeance, Noé vise à nous immerger dans l’esprit d’un mort, à flotter avec lui au‑dessus du monde, à pénétrer par tous les orifices possibles (et certains pour le moins insolites). Si Enter the Void semblera interminable à ceux que le trip n’aura pas touchés, il constitue malgré tout une proposition inédite dans le paysage plutôt assoupi du cinéma français.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
- de 16 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
01/12/2010
image
BD-50, 161' (version cinéma)/143' (version courte), zone B
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français (imposé sur la VO)
7
10
image
C'est sur cette image complètement hallucinatoire que repose cet ovni cinématographique, faite de couleurs flashy, d'éclairs aveuglants et de néons stroboscopiques et psychédéliques. Ne réglez pas votre TV, vivez l'expérience… ou pas. Aucune volonté de lisibilité, mais plutôt un trip à ressentir. Entre les plages de rouge, de blanc et de orange, des scènes plus ordinaires tout à fait convenables côté définition et netteté.
7
10
son
Le traitement sonore ne démérite pas non plus. On note une belle présence des basses et un travail dans la même veine, très énigmatique et planant. De quoi embarquer pour ce voyage très spécial… ou spatial.
5
10
bonus
- Making of des effets spéciaux en HD (10')
- Bandes-annonces, teasers et trailers en HD (5')
- Scènes coupées en HD (5')
- Affiches et projets en HD (2')
- DMT : les effets visuels en HD (7')
- Vortex : effets visuels en HD (5')
- Energie !, court métrage en HD (3')
- DTS Sound Check 7.1/5.1
Des bonus dans la lignée visuelle et expérimentale du film. Le making of, livré brut et sans explications, est un peu déconcertant. Tout comme les modules sur les effets visuels ou même le court métrage. Concept jusqu'au bout… À noter aussi, une interface Blu-Ray à l'image du film : barrée et très colorée. Bien vu.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !