Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon
Italie, années 1970, années de plomb et de corruption généralisée. Le chef de la criminelle (« Il Dottore » alias Gian Maria Volonté) vient d’être promu à la tête de la brigade politique, section chargée de veiller à la sécurité du gouvernement et des institutions, en traquant partout les étudiants activistes, les communistes et tous ceux qui, en ces temps agités, montrent des signes de révolte à l’égard du système.
Mégalomane, névrotique, persuadé qu’il est un « citoyen au-dessus de tout soupçon » que la situation sociale protège, Il Dottore assassine sa maîtresse Augusta (Florida Bolkan) et parsème les lieux du crime d’indices le désignant comme meurtrier.
C’est sans doute le film le plus connu d’Elio Petri (La classe ouvrière va au paradis), qui signe ici un pamphlet radical, une merveille du cinéma critique italien des Seventies. Mis en musique par Ennio Morricone, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon emprunte la pente du grotesque grinçant afin de dénoncer les abus de pouvoirs comme la répression aveugle, et décrit une Italie kafkaïenne dans laquelle le serviteur de loi se retrouve au‑dessus de tout jugement humain. Un must.