par Carina Ramon
24 juin 2024 - 10h38

Elyas

année
2024
Réalisateur
InterprètesRoschdy Zem, Laetitia Eido, Jeanne Michel
éditeur
genre
sortie salle
03/07/2024
notes
critique
3
10
A

Le nouveau film de Florent‑Emilio Siri, réalisateur de Nid de guêpes en 2001, est un film d’action musclé qui met en vedette Roschdy Zem dans la peau d’un ex‑soldat des Forces Spéciales, Elyas, solitaire et paranoïaque. Histoire d’arrondir ses fins de mois, ce dernier devient le garde du corps de Nour, 13 ans, et de sa mère Amina, venues du Moyen‑Orient. Tandis que l’ex‑guerrier et la jeune fille s’apprivoisent, un mystérieux commando les prend pour cible. Elyas ne reculera devant rien pour la sauver.

 

Trop de citations tue la citation

Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence, à part peut‑être pour le réalisateur qui semble puiser largement son inspiration dans le cinéma des autres. Crainte ressentie dès la bande‑annonce du film, qui renvoyait de manière si évidente au Man on Fire de Tony Scott que l’on pouvait se demander si Elyas n’était pas un remake du chef‑d’œuvre avec Denzel Washington. Las, après visionnage, ce sentiment est confirmé. Il est d’autant plus prégnant que ce n’est pas la première fois que le réalisateur « s'inspire » des autres, à commencer par son Nid de guêpes, remake à peine déguisé d'Assaut (1976) de John Carpenter. Au moins ses modèles sont des chefs‑d'œuvre, Siri a bon goût. 

Ce manque d’originalité est d’autant plus énervant que le réalisateur s’en défend, arguant que ce n’est pas la seule référence du film. Effectivement, il pioche aussi dans la franchise d’Equalizer, Taken, 24 heures chrono, mais aussi les jeux vidéo comme Rainbow Six. Le tout remixé sans saveur ni émotion, même si quelques moments de bravoure font la blague comme cette scène de baston radicale dans une caravane (Kill Bill Volume 2) ou le final (le jeu Splinter Cell).

 

Roschdy Zem sauve le film

Entre ces scènes d’action plutôt bien troussées, il est bien difficile de croire une seule seconde aux liens qui unissent l’ex‑soldat et la petite fille tant les séquences censées les illustrer sont forcées et sans chair. L’encéphalogramme émotionnel reste plat du début à la fin. Seuls émergent de cette resucée cinématographique où presque tout le monde joue très mal la comédie, le charisme et la présence remarquables de Roschdy Zem. On aurait aimé que ce soit au service d’un film plus original et plus émouvant. À l’inverse d’un Quentin Tarantino qui cite et se réapproprie dans son cinéma ce qu’il aime chez les autres cinéastes, Florent Emilio‑Siri ne parvient pas à ajouter quelque chose de nouveau ou de vraiment personnel. C’est d’autant plus dommage que le réalisateur a du talent dans l'art de la mise en scène. Le scénario semble moins être son domaine de prédilection. 

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