Elevation

Difficile de passer après La guerre des mondes, Sans un bruit (même producteur) et autres fictions post‑apocalyptiques d'envergure du genre. C’est pourtant le pari tenté par George Nolfi (L’agence, The Banker) avec Elevation, porté par Anthony Mackie (le nouveau Captain America de Marvel) et Morena Baccarin (Greenland, Deadpool). Autant le dire tout de suite, le pari est raté. Explications.

Elevation, juste une idée géniale ?

Si le trio de scénaristes (John Glenn, Jacob Roman et Kenny Ryan) a eu le talent suffisant pour trouver une idée assez géniale (ici les monstres sont mystérieusement incapables de dépasser les 2 400 m d’altitude), la production mal dégrossie du film, ses références/pompages en pagaille, sa réalisation, les entorses aux propres règles édifiées par le scénario et les montagnes de clichés ruinent tout simplement l'ensemble. Exemple patent : le héros forcément veuf, hanté par sa défunte épouse dans des flashbacks interminables, doit impérativement traverser un terrain hostile infesté de créatures mystérieuses a priori indestructibles, pour aller chercher un médicament indispensable pour la survie de son rejeton, forcément asthmatique. Bonjour l'originalité. Dans son voyage périlleux, il est accompagné par une scientifique (alcoolique) qui va en profiter pour trouver la faiblesse des créatures et une autre femme, bête mais courageuse qui va servir de chair à alien.

Où sont passés les 18 millions ?

Mais pourquoi ces bestioles peu amènes craignent‑elles autant l'altitude ? On a envie de le savoir et c'est justement cet unique petit filet de suspense qui nous tient malgré nous, à condition de passer sur les torrents d'images de synthèse horribles dès que les monstres apparaissent. Un gentil nanar où les acteurs dévoués ne parviennent pas à sauver l'affaire, et qui a quand même coûté 18 millions de dollars. Et c’est bien là le seul mystère d’Elevation : où est parti l’argent ? Réponse : pas à l'écran ! En bref, Elevation ne relève pas le niveau.