Elementary saison 1
Après la première relecture moderne de Sherlock Holmes, incarnée et imaginée par Stephen Moffat (voir Sherlock saison 2), Elementary est une nouvelle adaptation libre du personnage mythique de Sir Arthur Conan Doyle, elle aussi transposée à notre époque et dans laquelle Watson est une femme ! Coup de bluff ou coup de génie ?
Sur le papier, on imagine mal les adorateurs du personnage de Conan Doyle ne pas pousser des cris d’orfraie en découvrant que cette nouvelle adaptation allait non seulement se dérouler à New York, de nos jours, mais que Watson, le célèbre bras droit de Holmes, allait être une femme. Pourtant, son créateur, Robert Doherty, qui est un fan absolu des romans d’Arthur Conan Doyle, souhaitait ne surtout pas faire le « Sherlock de trop » tout en se démarquant de la concurrence (depuis 1887, les romans ont été adaptés plus de 260 fois au cinéma et à la télévision). Pour ce faire, il décide de plonger son personnage dans une ville et une culture qu’il ne connaît pas : New York !
À l'image de Sherlock, Elementary est une relecture contemporaine des écrits de Doyle, mais la vision de son héros est ici radicalement différente. Le Sherlock d’Elementary, incarné par un John Lee Miller tatoué, mal rasé, sevré de drogues après une thérapie, est un être asocial, obsessionnel et très éloigné du sociopathe de haut niveau, geek et émotionnellement imperméable de la version de Moffat. Pour se démarquer encore un peu plus, Doherty va faire de John Watson une Joan Watson… Une femme jouée tout en nuance et en charme par l’excellente Lucy Liu (Southland, Kill Bill).
Dès les premiers épisodes, la série se démarque de ses concurrents les plus directs et offre à Sherlock un nouveau souffle. Elle se concentre davantage sur l'évolution de la relation entre ses deux héros, l’interaction du tandem avec des ennemis complexes emblématiques et relègue le côté « enquêtes » au second plan, sans pour autant le bâcler. Le pari était audacieux. Il est largement gagné par ses auteurs.