Electra Glide in Blue
John Wintergreen (Robert Blake) et son collègue Zipper (Billy Green Bush) sont policiers en Arizona. Ensemble, ils tentent tant bien que mal de tuer le temps en scrutant le moindre petit incident qui pourrait intervenir sur ces interminables routes caniculaires.
Le jour où John est sollicité pour une affaire de meurtre, il y voit une occasion de s’entraîner pour la reconversion à laquelle il aspire : mener l’enquête, rassembler des indices, trouver des réponses aux questions criminelles, en bref, tomber le casque du motard pour le Stetson du détective. Avec un inspecteur renommé, il se met alors en charge de l’investigation. Mais au fur et à mesure que l'enquête progresse, John se voit également confronté à ses propres états d’âme.
Seul et unique film de James William Guercio, l’ex-manager du groupe Chicago, Electra Glide in Blue envisage la révolution des années 70, mais du point de vue des flics (on les voit même tirer sur le poster d’Easy Rider au début du film) et d’une mémoire qui convoque tout le cinéma de John Ford.
De l’interrogation d’ordre identitaire sur fond de désert et d’opposition à l’immensité de l’espace américain, scindé en deux par une ligne de fuite qui semble infinie, de simples détails vestimentaires (les boots luisantes de Wintergreen, aussitôt souillées par des excréments) à des personnages hyper-typés (la gérante du bar complètement ivre et paumée qui rêvait d’Hollywood), Electra Glide in Blue se fait partout l’écho de la fin d’une innocence, celle des années 1960. Un chef-d’œuvre mélancolique et méconnu des Seventies.