Effraction
On ne peut pas dire qu’avec l’âge, Joel Schumacher, le réalisateur de Chute libre, 8 mm, Phone Game, et de l’atroce Batman et Robin, gagne en finesse et en subtilité.
Avec Effraction, il retrouve l’un de ses acteurs fétiche, Nicolas Cage, et le plonge dans un genre, par essence puritain et rétrograde, le home invasion movie. Pour faire court, vous avez une maison, une famille, de l’argenterie et une belle cuisine rutilante, lorsque soudain, sans raison et avec grande violence, une bande de psychopathes cagoulés débarquent dans votre home sweet home.
Le temps du film équivaut généralement à celui de l’élucidation des motifs des susdits envahisseurs (pourquoi sont‑ils venus ? Uniquement pour l’argent ? Pour une raison plus obscure ?). Au cœur du problème, un couple fragilisé par de longues années de vie commune et qui, au contact de l’adversité, va apprendre à se retrouver.
Ici, le couple, c’est Nicolas Cage et Nicole Kidman, otages quadras au visage épuisé qui, entre les quatre murs de leur villa ultra‑sécurisée, tournent en rond, passent plusieurs fois par les mêmes scènes (« donne‑moi l’argent sinon je te tue te femme ! »), les même flashbacks piteux (Madame flirtant avec un ouvrier) et se demandent visiblement ce qu’ils font là. Nous, on roupille depuis longtemps. Un navet qui, chez nous, et on le comprend, n’a pas eu les honneurs d’une sortie en salles.