Effets secondaires
C’est, à ce jour, le dernier film réalisé par Steven Soderbergh pour le cinéma, puisque Ma vie avec Liberace, l’un de ses meilleurs opus, fut tourné pour la chaîne US HBO.
Effets secondaires est donc censé marquer la fin d’un parcours prolifique entamé en 1989 (Sexe, mensonges et vidéo) auquel son auteur a souhaité mettre un terme, faute de désir et d’envie. Nul doute qu’une fois encore, son dernier film ne permettra pas de départager les pros et les anti‑Soderbergh, ou plutôt les enthousiastes des sceptiques. Les uns loueront sa capacité à manier tous genres, les autres buteront sur un savoir‑faire dénué de « vista ».
Marié à un trader ordinaire et condamné pour délit d’initié (Channing Tatum), Rooney Mara (révélé dans le Millénium de Fincher) apprend, après consultation avec un psychiatre (Jude Law), qu’elle est bipolaire, sorte de syndrome à la Jekyll et Hyde qui provoque chez elle de brusques changements de personnalité.
Si le syndrome Basic Instinct pointe vite son nez, Soderbergh n’est pas Verhoeven et son thriller sulfuro‑psychanalytique progresse paresseusement et sans surprises vers un final rocambolesque. Lorsque le générique de fin arrive, on ne s’est pas vraiment ennuyé, mais on a déjà tout oublié.