Edward aux mains d'argent
Livré à lui‑même dans le château de son créateur décédé, le jeune Edward (Johnny Depp) est convié à s’installer dans la banlieue résidentielle d’une représentante en cosmétiques, Peg Boggs (Dianne Wiest). L’étrange Edward, conçu avec des cisailles aiguisées à la place des mains, fait de son mieux pour s’intégrer à sa nouvelle famille. Il sera, néanmoins, toujours rattrapé par ses différences.
Succédant à Beetlejuice (1988) et Batman (1989), Edward aux mains d’argent (1990) permet à Tim Burton, alors très jeune cinéaste, d’honorer la carrière prolifique de son mentor Vincent Price, en lui offrant son dernier rôle d’inventeur fantasque. Délogé de son territoire gothique et introduit dans un foyer où la locution « home sweet home » va de pair avec les pavillons pastel des Fifties proprettes, Edward détient bien plus de grandeur d’âme que cet échantillon d’Amérique normée. Sous les toitures uniformes, le souci du « paraître à son image » l’emporte. Mais l’éternel diktat de l’apparence mis à l’épreuve du regard, du contact avec l’Autre, est enfin surmontable grâce à sa rencontre avec Kim (Wimona Ryder).
Un conte merveilleux qui habille sa créature en combinaison de cuir noir, teint blafard et ciseaux utiles à une banlieue de carton‑pâte, dans le but de masquer sa pureté.