Duplicity
Après le surprenant Michael Clayton et les scénarios plutôt inventifs de la saga des Jason Bourne, Tony Gilroy se lance dans le film d’espionnage romantique, plus proche de l’univers élégant de Stanley Donen que des fictions paranoïaques des années 70 (Les trois jours du Condor, À cause d’un assassinat et consorts).
Agent de la CIA, Claire Stenwick (Julia Roberts) rencontre à Dubaï un agent du MI6 (Ray Koval, alias Clive Owen) et, après l’avoir séduit, lui dérobe des informations secrètes. Quelques années plus tard, Claire et Ray se retrouvent par « hasard » à Rome et décident ensemble de quitter le monde de l’espionnage pour celui, beaucoup plus juteux, des affaires. Chacun se fait alors engager dans deux grandes entreprises concurrentes (voir le générique d'ouverture délirant du film).
Duplicity possède les limites de ses qualités : d’un côté le charme indéniable de ses deux acteurs principaux (Clive Owen surtout), qui impose au récit une romance rapidement ennuyeuse, de l’autre, la guerre désopilante et sans merci à laquelle se livrent les PDG des deux boîtes, et qui constitue les meilleurs moments du film.
Au fond, si l’on comprend que la présence de Roberts et Owen a permis à Duplicity d’exister financièrement, elle empêche ce film d’espionnage industriel de s’épanouir pleinement et de trouver une véritable vitesse de croisière. Mais pourquoi pas ?