Dune : Prophecy saison 1
Plus de 10 000 ans avant les aventures de Paul « Muad’Dib » Atréides dans Dune, Valya Harkonnen (Emily « Breaking the Waves » Watson), secondée par sa sœur Tula (Olivia Williams vue dans The Father), a pris la tête de l’ordre féminin des Bene Gesserit, les « diseuses de vérité » vêtues de noir. Valya, marquée dès l’enfance par une tragédie et des relations épouvantables avec sa famille Harkonnen, complote pour étendre l’influence des Bene Gesserit auprès des grandes baronnies et de l’empereur Javicco Corrino (Mark « Kingsman » Strong).
Alors que Javicco s’entiche de Desmond Hart (Travis Fimmel héros de la série Vikings), étrange vétéran de Dune doté d’un terrible pouvoir mental, Valya décèle une menace majeure. Hart semble capable à la fois de saper les manœuvres et l’emprise Bene Gesserit, et de révéler les atroces coulisses de la prise de contrôle des deux sœurs Harkonnen sur cet ordre.
Un récit essentiellement féminin
Préquelle de Dune et sa suite, Dune : Prophecy creuse avec bonheur le sillon tracé par le succès des films signés Denis Villeneuve. Loin d’être un vain spin off, Dune : Prophecy enrichit les thématiques et forces présentées au grand public par le réalisateur canadien. Notamment la genèse trouble de la congrégation Bene Gesserit et la préhistoire du clan Harkonnen, alors une maison mineure sinon pouilleuse.
Ce récit essentiellement féminin profite de riches coups de théâtre et de savoureux méandres crapoteux en alternant le passé ‑les terribles manœuvres du tandem Valya/Tula‑ et le présent, bousculé par la crise du pouvoir suscitée par Desmond Hart. La série est aussi menée de main de maître par un fabuleux trio de comédiens confirmés (Watson‑Williams‑Fimmel) qui sait ménager assez d’espace pour que de jeunes talents (Jessica Barden, Emma Canning, Sarah‑Sofie Boussnina en particulier) puissent exprimer un impressionnant potentiel.
Une esthétique villeuvienne respectée
Construite dans le respect de la saga canonique signée Villeneuve, Dune : Prophecy a également le bon goût de respecter l’esthétique minimaliste (décors, vaisseaux spatiaux…) imposée par Villeneuve dans sa saga. Passionnante, peuplée de personnages marquants, Dune : Prophecy saison 1 souffre malgré tout d’un épilogue anarchique, en net trop‑plein. Ce sixième épisode clôturant la première époque déborde tellement de révélations et de temps forts que le spectateur peine, après un premier visionnage, à dresser un point précis de l’état des forces en présence.
Malgré cet impair structurel mineur, Dune : Prophecy se place dès sa saison inaugurale comme une des meilleures séries du moment. Vivement la suite.