Dune deuxième partie
Paul Atréides (Timothée Chalamet) et sa mère Jessica (Rebecca Ferguson) sont les seuls rescapés du massacre de la dynastie Atréides par les Harkonnen. Réfugiés sur la planète désertique Arrakis, ils fraternisent avec les Fremen, peuples autochtones nomades qui prennent Paul pour le nouveau messie. Seule Chani (Zendaya) semble en douter. Quant à Paul, il craint de basculer dans la tentation d'une dictature…
On ne va pas se le cacher, la sortie de Dune deuxième partie fut l’événement cinématographique de ce début d’année, comme l’avait été la sortie du premier opus, il y a trois ans (Dune partie 1). Si ce dernier avait fait l’unanimité critique et spectateur, qu’en est‑il de Dune 2 : suite dispensable, ou indispensable ?
En ver et contre tous
Faisons fi du suspense : la seconde partie de l’adaptation de la saga de Franck Herbert par le Québécois Denis Villeneuve surpasse, et de loin, la première. Magré ses ellipses parfois un peu brusques pour cause de récit hyperdense, le film est une totale réussite, pour qui bien sûr est friand de science fantasy, mais pas seulement, et c’est bien là l’une de ses grandes qualités. On a rarement vu si belle cinématographie et des effets spéciaux quasi invisibles. Les vers des sables sont magnifiques et rien que pour les scènes où Paul les chevauche, le film vaut le visionnage.
Une réflexion politique et philosophique sur l’état de notre monde
Formellement, le film fait un bond de géant par rapport au premier opus qui, déjà, envoyait du lourd. C'est dire s’il vous accroche à votre fauteuil. Dune 2 fut pensé et conçu pour le grand écran et cela se sent durant chacune des presque 3 heures de film. On pourrait parler des heures du sound design, de la photo de Greig Fraser (ah, ces plans monochromes !), du montage fou de Joe Walker, mais on vous conseillera juste de bien choisir votre moment pour profiter du film en 4K (attention spoiler : c'est grandiose là aussi).
Ce qui fascine avec ce Dune 2, c’est la modernité de son scénario qui, au‑delà des sublimes scènes d’action et de moments épiques, parvient dans un blockbuster à portée mondiale à être au final une belle réflexion sur la liberté des peuples à disposer de leurs ressources, sur le fanatisme et le radicalisme religieux, les conflits armés et les tentations génocidaires. Incroyables réflexions politiques et philosophiques sur l’état de notre monde comme colonne vertébrale d’un pur produit de divertissement, il fallait oser. Action nourrissant la réflexion, et inversement, dans une harmonie parfaite quoiqu’un peu longue et remplie de discours plus ou moins abscons.
Vous reprendrez bien un peu de désert ?
Le film est la suite logique du premier et commence d’ailleurs là même où ce dernier s’arrêtait. Mais là où Dune partie 1 avait été une belle (et longue) exposition d’un univers et des enjeux en place, Dune deuxième partie est un réel concentré d’action et d’intelligence à la limite de l’hypnotique. Le binôme Chalament/Zendaya a mûri et leur jeu s’est assurément musclé. Même s’ils restent peu expressifs (ce sont les rôles qui le veulent), leur alchimie est palpable. Les petits nouveaux sont au diapason de l’ambition du film et Austin Butler crève littéralement l’écran dans une prestation qui fera date, magnifiée, il faut bien l'avouer, par la mise en scène.
Si vous avez aimé le premier : foncez. Si vous n’avez pas vu le premier : foncez, aussi (vous comprendrez tout) ! Si vous n’avez pas aimé le premier : n’y allez pas ! Dune 2 est encore plus gros, plus fort et plus long que Dune 1. On vous aura prévenu.