Duels
Bishop, un ancien braqueur de banques ayant perdu tout souvenir de son ancienne vie, est devenu le shérif intransigeant d'une petite ville. Après dix ans d'incarcération, ses anciens complices menés par l'impitoyable Cole le traquent pour retrouver le magot de leur dernier casse, que Bishop aurait gardé pour lui.
Sur un prétexte scénaristique tenant sur une douille vide, le réalisateur Keith Parmer livre un paresseux croisement entre l'esthétique « péquenot du Sud profond » chère à Quentin Tarantino et les duels à l'arme à feu tels que les a immortalisés Sergio Leone. Problème : Parmer n'a strictement aucun style.
On oublie donc l'ambiance crasseuse espérée pour une esthétique « redneck » si artificielle qu'on la dirait sortie d'un clip vidéo. Même lors des rares duels (un comble), Parmer est aux abonnés absents : au lieu de la géniale dilatation temporelle de Leone (dernier duel du Bon, la brute et le truand) ou d'une chorégraphie mortellement millimétrique (final légendaire de Il était une fois dans l'Ouest), le spectateur n'a… rien à se mettre sous la dent.
La modernisation des scènes de duel tient juste au changement d'armes, les Colt d'antan font place à des armes automatiques. Pour le reste, le coup part et puis c'est tout. À l'image de l'ultime duel entre Bishop et Cole, censé être le climax du film et pourtant plié en deux secondes chrono.
L'unique petit attrait de Duels tient, si l'on est enclin à la mansuétude, à une participation atypique de Jean‑Claude Van Damme qui réussit à donner un peu de gravité et d'humanité à un personnage de second plan malgré des scènes globalement très mal dialoguées.