Drunk
Quatre copains, tous profs dans le même lycée, font face à des déconvenues qui plombent littéralement leur quotidien. Élèves récalcitrants, collègues plombants, épouses au bord de la crise de nerfs, ados désabusés, petit dernier qui empêche tout le monde de dormir, ou encore célibat forcé, tout semble mal tourner dans leur vie. Seule planche de salut, leurs soirées entre hommes d'où émerge un soir une drôle d'idée : et si l'alcool, à faible dose constante, pouvait aider à voir la vie en rose ?
Habitué des grands fracas, Thomas Vinterberg (Festen, Submarino, La chasse), ici avec son co‑auteur Tobias Lindholm, s'accorde une pause douce‑amère où rêves de jeunesse et dure réalité de la vie se téléscopent dans un grand tourbillon de beuveries. Ainsi, la petite bande de quinquas pousse de plus en plus loin les limites de l'expérience. D'abord grisante avec son lot de succès (reconquête des élèves et d'une femme délaissée), l'expérimentation in vivo, documentée avec soin par l'un d'entre eux, se heurte vite aux conséquences de l'excès.
À la fois comique, mélancolique, poétique et tragique, Drunk parvient à capturer ces moments de liesse évanescente liés à la consommation d'alcool mais dresse surtout le portrait d'hommes à la recherche d'une nouvelle jeunesse (voir la sublime scène finale libératrice où profs et élèves évacuent ensemble toute la pression accumulée). Un point de vue parfois trop léger compte tenu des thèmes abordés (l'alcoolisme, l'addiction), mais vivifiant par bien des aspects. À noter que Leonardo DiCaprio a acquis les droits du film pour en tourner un remake. Il devrait reprendre le rôle de Mads Mikkelsen, toujours aussi magnétique.