Dredd
Avec trois bouts de béton, un casque, quelques néons et des giclées de sang esthétisantes tournées au ralenti, Pete Travis (Angles d'attaque) tente non pas de livrer un remake de Judge Dredd avec Sylvester Stallone et Diane Lane (signé Danny Cannon en 1995), mais de mixer ses films de chevet, tous signés John Carpenter : Assaut (1978), New York 1997 (1981) et Invasion Los Angeles (1989).
Le problème, c'est que là où son illustre prédécesseur prenait le temps de présenter ses personnages, Travis passe d'emblée à l'action sans autre forme de procès. Peut‑être beau dans son hermétisme et sa manière de transformer la laideur urbaine de Mega City One en poésie macabre et dépravée, le film agace par sa superficialité et ses personnages bêtement téléguidés par leurs oreillettes. Un ratage qui ferait presque passer sa violence gratuite pour du grand art.