Dr Folamour
Adapté d’un roman de Peter George (Red Alert), Dr Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe, fut réalisé quelques mois à peine après la crise des Missiles de Cuba. Nous sommes en pleine Guerre Froide et paranoïaque lorsque le jeune Kubrick, après Spartacus, signe ce pamphlet prodigieux et offre à Peter Sellers (qu’il retrouvera pour Lolita) l’un des rôles phare de sa carrière.
À la fois président fantasque des États‑Unis, officier de la RAF et ex‑Nazi au service du Pentagone, Sellers, alias Dr Folamour, donne le ton de ce film hilarant, brillamment réalisé et qui, lors de sa sortie, fut violemment attaqué par les organisations anticommunistes qui le virent comme une œuvre gauchiste.
Pour la petite histoire, John Wayne fut d’ailleurs l’un des détracteurs les plus virulents du film qu’il qualifia de « machin rouge ». Un chef‑d’œuvre dont l’influence sur le cinéma critique des années 60 et 70 sera considérable.