par Jean-Baptiste Thoret
13 juillet 2021 - 10h21

Dr Folamour

VO
Dr. Strangelove : How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb
année
1964
Réalisateur
InterprètesGeorge C. Scott, Peter Sellers, Sterling Hayden
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Adapté d’un roman de Peter George (Red Alert), Dr Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe, fut réalisé quelques mois à peine après la crise des Missiles de Cuba. Nous sommes en pleine Guerre Froide et paranoïaque lorsque le jeune Kubrick, après Spartacus, signe ce pamphlet prodigieux et offre à Peter Sellers (qu’il retrouvera pour Lolita) l’un des rôles phare de sa carrière.

 

À la fois président fantasque des États‑Unis, officier de la RAF et ex‑Nazi au service du Pentagone, Sellers, alias Dr Folamour, donne le ton de ce film hilarant, brillamment réalisé et qui, lors de sa sortie, fut violemment attaqué par les organisations anticommunistes qui le virent comme une œuvre gauchiste.

 

Pour la petite histoire, John Wayne fut d’ailleurs l’un des détracteurs les plus virulents du film qu’il qualifia de « machin rouge ». Un chef‑d’œuvre dont l’influence sur le cinéma critique des années 60 et 70 sera considérable.

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4k
cover
Dr. Strangelove : How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
07/07/2021
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 94', toutes zones
166
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 1.0
Tchèque Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
japonais Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, arabe, chinois, tchèque, danois, néerlandais, finnois, allemand, grec, hébreu, hindi, hongrois, italien, japonais, coréen, norvégien, polonais, portugais, russe, slovaque, espagnol, suédois, thaïlandais, turc
7
10
image

Restaurée en 2004, l'image fait toujours autant d'effet, pour l'apport de la 4K bien sûr mais avant tout pour le génie de Kubrick. L'utilisation des larges focales, son rapport au N&B, son sens du cadrage et l'éclairage naturel (la salle de la guerre est seulement éclairée par les écrans et le néon géant circulaire) offrent un rendu comme aucun autre, puissant et mémorable. Impossible de dissocier le film de son image, de son ambiance, de ses scènes à bord des avions militaires, même si les effets spéciaux de l'époque ont forcément aujourd'hui beaucoup vieilli.

 

Concernant la 4K (DI 4K), elle apporte un surcroît de contraste, débouche les parties les plus noires sans jamais délaver le rendu et élimine une masse de défauts de master. Un grain important s'invite encore à la fête. Tout comme des plans parfois peu définis. Le manque de précision reste d'ailleurs un défaut récurrent, sans doute lié à l'éclairage privilégiant le naturel aux sources lumineuses directives et très voyantes.

5
10
son

Un remix 5.1 plaisant dont l’envergure reste tout de même limitée. La VO affiche une meilleure présence lors des passages musicaux sans toutefois réussir à nous convaincre vraiment. Les voix sont un peu agressives ou lointaines. Difficile de faire mieux, sans doute.

7
10
bonus
- Considers the Bomb (6')
- Interview de Mick Broderick (19')
- Interview de Joe Dunton et Calvin Pike (12')
- Interview de Richard Daniels (14')
- Interview de David George (11')
- Interview de Rodney Hill (17')
- Interview archive audio de Stanley Kubrick (3')
- The Today Show Clips avec Peter Sellers et George C. Scott (17')
- Trailer
- Blu-Ray du film

Exégètes de Stanley Kubrick, collaborateurs et auteurs retracent chacun à leur tour la génèse du film, à chaque fois sous des angles différents. On nous rappelle que Kubrick, ancien photographe, livre une image cadrée et éclairée à l'ancienne, privilégiant le naturel et les grandes focales (superbes salle de la guerre). Il ne craignait pas non plus d'aller chercher des noirs très appuyés, presque totalement noirs. Un art du N&B réservé aux plus grands.

 

Comme le sous‑titre ironique du film le laisse deviner, ce dernier trouve son origine dans l'inquiétude du cinéaste pour les dommages nucléaires irréversibles éventuellement causés par une erreur (pour lui, à l'époque, une guerre pouvait réellement débuter par accident !). Une idée pas si fantasque que cela puisque son point de vue fut étayé par des recherches colossales auprès de militaires. Tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui que son postulat était pour le moins réaliste…

 

Un peu plus loin, on revient sur le parcours chaotique du film jusqu'à son avant‑première le jour même de l'assassinat de JFK. Il fallut d'ailleurs post‑synchroniser en urgence un dialogue pour éliminer « Dallas » de la bouche de George C. Scott, remplacé par « Las Vegas ».

 

À noter, les bonus de précédentes éditions seraient disponibles sur le disque Blu-Ray du coffret que nous n'avons pas reçu de la part de l'éditeur, à savoir  : Pas de conflit dans la salle du conseil ou le Dr Folamour et la menace nucléaire (30 minutes), Dans les coulisses du Dr Folamour (46 minutes), Best Sellers ou Peter Sellers dans le rôle du Dr Folamour (16 minutes), L’art de Stanley Kubrick (14 minutes). Impossible pour nous de confirmer.

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