Doomsday
Aucun comédien n'a été blessé pendant le tournage (pour les lapins, rien n'est moins sûr…).
Neil Marshall, auteur de Dog Soldiers et The Descent (sans doute meilleur survival depuis Délivrance), s'attaque au film d'action post-apocalyptique gore teinté de burlesque et d'anticipation sur fond de musique rock.
En 2010, un terrible virus a contaminé et décimé 90 % de la population écossaise. Pour endiguer l'épidémie, le gouvernement anglais a édifié un mur-enceinte infranchissable en acier et abandonné les survivants à leur triste sort. Trente ans plus tard, le virus du Faucheur réapparaît au cœur de Londres. Prêt à réitérer une quarantaine aussi inhumaine que hors-la-loi, le gouvernement envoie dans un dernier soubresaut un commando de choc rechercher un éventuel vaccin dans une Écosse où seuls les plus forts ont survécu. No man's land violent et barbare resté à l'âge de pierre, Glasgow et ses environs ont bien changé. Le commandant Eden Sinclair (Rhona Mitra) et son équipe sont accueillis par des Maraudeurs tout droit sortis de Mad Max.
Fable quasi philosophique sur l'humanité, sa soif d'autodestruction et sa capacité à renaître, Doomsday est à déguster bien frappé, au deuxième voire troisième degré. Neil Marshall plonge avec délectation dans les classiques du genre (Mad Max, Alien, New York 1997…), ne mégote pas sur le budget hémoglobine, jongle aussi bien avec les époques que les univers et opère un délirant mélange des genres. Sous couvert de grosse Bertha décérébrée, Doomsday est plus raffiné qu'il n'y paraît. Bourré de références, d'humour noir, de détails macabres, de scènes gore écœurantes (le barbecue géant entre autres) et de combats ultra-violents, le film joue sur tous les fronts mais trouve ses limites dans l'overdose et la surenchère. Une fantaisie gore signée Marshall.