par Cédric Melon
09 février 2023 - 17h51

Don't Worry Darling

année
2022
Réalisateur
InterprètesFlorence Pugh, Harry Styles, Chris Pine
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Pour son second film en tant que réalisatrice, la comédienne Olivia Wilde (Dr House) n’a pas choisi le genre le plus facile. Un thriller horrifico‑féministe rétro adapté du roman d’Ira Levin, Les femmes de Stepford.

 

Desperate Alice

Tout commence comme dans la série Desperate Housewives avant de se transformer peu à peu en épisode du Prisonnier, et pour cause. Don’t Worry Darling est la chronique d’une communauté isolée dans le désert californien en plein cœur des années 1950, oasis de bien‑être au sein de laquelle, chaque matin, après avoir avalé leur petit‑déjeuner, les hommes partent au travail tandis que leurs épouses s’occupent de la sphère domestique, en attendant l’heure de préparer le dîner, parfaitement pimpantes. Si tout paraît parfait dans le meilleur des mondes, Alice Chambers (Florence Pugh, Midsommar, The Little Drummer Girl) est assaillie de visions suivies d’événements de plus en plus inquiétants, jusqu’à ce que le vernis craque complètement.

 

Formidable Florence Pugh
Soit une métaphore parfaite du ressenti du spectateur tant le film d’Olivia Wilde laisse au départ supposer qu’elle maîtrise son sujet avec des décors majestueux et une parfaite retranscription des années 50. Un monde a priori idyllique dans lequel Florence Pugh évolue d'ailleurs avec grâce et fait montre une fois de plus de son magnétisme, passant de la force tranquille au délire paranoïaque avec une facilité déconcertante. Elle impressionne tout simplement et survole clairement les débats.

 

Mais l’intrigue, elle, patine, répétant ses scènes avec des enjeux malheureusement remis à plus tard. Si les intentions de la réalisatrice sont claires, lorgnant secrètement vers Matrix, Inception ou Get out, son scénario ne lui donne pas les moyens de transcender son histoire, bridée par une architecture narrative assez simpliste dont le rebondissement final arrive trop tardivement.

 

Même auteur, pas même réalisateur

On en ressort avec l’impression d’avoir vu la promesse de bon film qui finit par se muer en pub Paco Rabanne parfaitement huilée mais dénuée d'émotion. On doit aussi à l’écrivain Ira Levin le roman Rosemary’s Baby que Roman Polanski avait adapté au cinéma en 1968. Le genre n’était pas si différent, mais il y avait dans le film de Polanski ce qu'il manque cruellement au film d’Olivia Wilde : un regard de cinéaste averti qui ne se repose pas intégralement sur ses décors et son actrice principale.

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
25/01/2023
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 122', toutes zones
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 5.1
Anglais Dolby Digital
Allemand Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, allemand, néerlandais, espagnol, tchèque, polonais, chinois, coréen
8
10
image

S'il y a bien une chose que la réalisatrice a réussi, c'est ses décors, son univers hyper‑lissé et féerique filmé comme dans une pub grand luxe. La lumière innonde le cadre, le stylisme est en totale adéquation avec les lieux et l'époque, le tout photographié avec un sens esthétique indéniable et en 4,5K par le DOP Matthew Libatique. Le tout avec un HDR jamais outrancier visuellement. Une sortie 4K Ultra HD tout à fait justifée tant l'image, sa précision, son vaste champ visuel et son univers coloré acidulé fortement contrasté forment une proposition visuelle très aboutie. Avec mention spéciale pour les belles carosseries rutilantes, évoluant en rythme comme dans un ballet.

8
10
son

Le drame intense vécu par l'héroïne du film est plutôt du genre intérieur, cela n'empêche pas les dialogues d'être parfaitement campés depuis la scène frontale, ni aux belles intrusions Surround de nous immerger dans le cauchemar d'Alice. C'est indéniable, la bande‑son a été travaillée comme une partie intégrante de la mise en scène. Et elle est d'autant plus efficace en Dolby Atmos, appuyée par une épaisseur et un naturel incroyables. Même les basses se réveillent régulièrement. La VF n'offre pas le même rendu, elle est plus plate, moins crédible (dur aussi de remplacer le jeu puissant de Florence Pugh…).

0
10
bonus
- Le cauchemar d'Alice (2')
- Making of (17')
- Blu-Ray du film

Olivia Wilde revient principalement sur l'adaptation du roman et les petits indices glissés ici ou là dans le cadre pour troubler le spectateur. Avez‑vous par exemple remarqué que les palmiers ne bougent jamais ? Petit coup d'œil également au complexe immobilier qui sert de décor incroyable au film.

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