Dolls
Pour s’abriter d’un violent orage, un couple et sa fillette de 7 ans, Judy (Carrie Lorraine), trouvent refuge dans un manoir isolé. Accueillis par Gabriel (Guy Rolfe) et Hilary Harthwicke (Hilary Mason), ils sont bientôt rejoints par un jeune homme un peu naïf et deux punks chapardeuses.
Une fois la nuit tombée, la mystérieuse demeure, peuplée de poupées, marionnettes et jouets anciens de toutes sortes, ne tarde pas à s’animer. Les invités s’apprêtent à passer la nuit la plus terrifiante de leur existence.
Après Re-animator (1985) et From Beyond : aux portes de l’au‑delà (1986), le spécialiste du cinéma d’épouvante Stuart Gordon explore les régions ténébreuses du conte horrifique. Ainsi, à l’instar d’un petit Poucet démiurge, il dissémine l’évocation terrifiante de Hansel et Gretel à la lueur d’une lampe de chevet (la petite Judy racontant leur histoire à son polichinelle), ou bien s’attarde sur la présence déroutante d’un clown au sourire carnassier.
La puissance terrifiante du film repose de toute évidence sur la nécessité de croire au merveilleux et de garder son âme d’enfant, unique bouclier face aux assauts féroces des poupées, bien décidées à éradiquer marâtre, géniteur malveillant et autre adulte cynique. On a donc tout intérêt à croire en ces poupées tueuses, d’autant plus que les effets spéciaux (récompensés au Fantafestival de Rome en 1987) sont particulièrement réussis.