Dog Eat Dog
Cleveland. Trois anciens détenus acceptent la proposition d’un caïd de la mafia mexicaine. Missionnés pour kidnapper le bébé d’un mauvais payeur, les ex‑taulards aux abois ne sont pourtant pas à l’abri d’une bavure. La faute à un sérieux manque de compatibilité dans cette bande un brin décalée…
Paul Schrader (cliquer pour accéder à notre Cinécult' qui lui est consacré) manquerait‑il d’inspiration ? Celui qui a scénarisé Taxi Driver (1976) et Raging Bull (1980), réalisé Blue Collar (1978) suivi de près par Hardcore, rate son nouveau polar adapté d'un roman de Edward Bunker, et ce en dépit d’une distribution plutôt alléchante.
Nicolas Cage et Willem Dafoe composent un binôme antinomique en roue libre totale, bientôt rejoint par Diesel, alias Christopher Matthew Cook. Pris entre l’idéalisme poussiéreux de Troy (il se compare à Bogart et rêve de se retirer à Nice) et la folie incontrôlable de Mad Dog, le troisième laron baraqué compense mais ne convainc pas pour autant.
Embourbé dans une esthétique tantôt ténébreuse lorsqu’il s’agit de réactiver les bons vieux codes du polar à travers des scènes de conciliabule discret avec un parrain bienveillant (Schrader lui‑même), tantôt trash avec ses boîtes de nuit et ses scènes de trip en fluo, Dog Eat Dog déçoit. À noter, le titre du film fait bien sûr référence à Tarantino et son Reservoir Dogs (Dog Eat Dog Films Production). En retour d'un rôle, Edward Bunker, l'ex‑truand devenu écrivain, appela ainsi son roman suivant.