par Carole Lépinay
29 avril 2020 - 15h52

Doctor Sleep

année
2019
Réalisateur
InterprètesEwan McGregor, Rebecca Ferguson, Kyliegh Curran, Cliff Curtis, Zahn McClarnon, Emily Alyn Lind
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Trente ans après l’épisode tragique de l’Overlook, Dan Torrance (Ewan McGregor) peine à se reconstruire. Miné par son alcoolisme, il décide de s’offrir une seconde chance en s’installant dans une petite ville du New Hampshire. Une nuit, tandis qu’il rentre de l’hôpital où il exerce en tant que soignant, Abra Stone (Kyliegh Curran) entre en contact avec lui. Dotée de pouvoirs extrasensoriels, la jeune ado n’est autre que son alter ego (dans sa version solaire), car elle détient aussi le shining. Ensemble, ils devront affronter des vampires d’un genre particulier, la tribu du Nœud Vrai qui inhale le souffle revigorant d’innocents afin d’obtenir la vie éternelle.


Adapter le roman éponyme de Stephen King (paru en 2013) est une chose, mais porter à l’écran la suite de Shining (chef‑d’œuvre indiscutable de Stanley Kubrick qui supplante même le best‑seller d’origine en 1980) en est une autre. Pour ce défi casse‑gueule, Mike Flanagan (The Haunting of Hill House, Ouija : les origines), coutumier du genre, se place du côté du fan/geek soucieux de disséminer les terrifiantes images (des jumelles inquiétantes à la vieillarde putride échappée de sa baignoire) qui s’invitent encore dans nos cauchemars quarante ans plus tard, plutôt que d’entreprendre un nouveau chapitre totalement affranchi du modèle qui l’obsède (y compris le spectateur).

 

Quand bien même la reconnexion de Dan avec les démons de l’Overlook (son père alcoolique en tête de liste) permet une histoire divertissante, les citations sous forme de flashbacks déroutent davantage qu’elles ne légitiment le parti pris du réalisateur. Notamment lorsque celui‑ci va piocher dans l’original (la scène culte de Jack Torrance défonçant une porte à coups de hache) ou expédie le conflit œdipien à travers une séquence dispensable de bar‑thérapie. Derrière son comptoir, la copie frelatée de Nicholson succède à l’inquiétant Lloyd (Joe Turkel) et sa laborieuse séance de psy avec son fils traumatisé, ne manqueront pas de nous faire décrocher de cette suite bien intentionnée mais (trop) sous influence.

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4k
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- de 12 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
11/03/2020
image
1 UHD-99 + 2 BD-50, 152'/180', toutes zones
1.85
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10+
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Allemand Audiodescription
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Turc Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, allemand pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, russe, hongrois, serbe, tchèque, polonais, roumain, slovène, hindi, turc
8
10
image

Loin de laisser la même emprunte visuelle que son illustre modèle, Doctor Sleep marque des points dans presque tous les registres : lisibilité de nuit, relief accru et précision machiavélique. Du haut de gamme pour un thriller surnaturel léché qui peaufine ses noirs et affiche une clarté en toutes circonstances.

 

Cette image HDR Dolby Vision/HDR 10+ (Digital Intermediate 4K) présente d'ailleurs une limpidité presque parfaite du premier au dernier plan, faisant ressortir tous les détails des décors lors des nombreuses scènes sombres ou de nuit, et moult reflets métalliques dès qu'un éclat de lumière se fait sentir. Les rares couleurs du film en profitent aussi (les toilettes rouges de l'Overlook par exemple) et même la texture de peau et les visages, toujours cruellement beaux. Enfin, c'est tout le travail sur l'atmosphère qui se montre enrichi et plus impactant pour un rendu ciselé et cohérent, d'autant plus dans l'hôtel mythique où les références pleuvent.

8
10
son

Beaucoup de créativité et d'intensité avec cette piste Dolby Atmos volontiers flippante, parfois plus douce mais toujours remplie de mille et un détails, qu'il s'agisse des ambiances naturelles, des notes de musique lugubres ou des montées en puissance de la BO à l'Overlook. Dans tous les cas, la dynamique de l'ensemble fait plaisir à entendre avec beaucoup d'attaque, d'activité et d'aération même hors champ.

 

Les basses ne se privent pas, allant même jusqu'aux ultra‑basses lors des passages les plus intenses. Ce qui n'empêche pas encore une fois le rendu plus subtil comme lorsque les vampires passent à l'attaque en mode furtif. Efficace, distrayant, parfait pour une séance Dolby Atmos très démonstrative. Ce qui est loin d'être le cas en VF Dolby Digital 5.1, un gros cran en dessous et surtout peu naturelle au niveau des voix.

5
10
bonus
- Version cinéma ou Director's Cut (deux Blu-Ray)
- From Shining to Sleep (5')
- Making of a New Vision (14')
- Return to Overlook (15')

Un même sujet découpé en trois parties donnant la parole au réalisateur et à Stephen King qui explique notamment la principale différence pour lui entre l'écriture de The Shining et Doctor Sleep : il n'était pas le même homme, alcoolique sur le premier, sobre sur le second.

 

Un peu plus loin, on apprend que sur les 1 000 jeunes filles castées pour le rôle d'Abra, une seule sortait du lot : Kyliegh Curran. Ou encore que le chapeau que porte Rebecca Ferguson dans le film a plus de 100 ans d'âge. En cuir de castor, il a été retaillé pour de meilleures proportions avec le gabarit de la comédienne. Effectivement, cet accessoire est essentiel au récit.

 

Enfin, le dernier module montre des images de la construction des décors de l'Overlook. Une fois sur place, l'équipe était comme grisée, le réalisateur ne pouvant s'empêcher de tourner sur un tricycle géant en riant. Tous les éléments‑clés sont là : le salon Colorado, les couloirs de Dany, la SDB hantée, la chambre 237, les toilettes rouges…   

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