Docteur Frankenstein
Homme à tout faire d’un cirque et dénigré par son personnel à cause de sa malformation physique, Igor Sraussman (Daniel Radcliffe) devient l’ami d’un brillant scientifique, Victor Frankenstein (James McAvoy). Il lui offre bientôt l’hospitalité et parvient même à le débarrasser de sa bosse. En dépit de la gratitude qu’il lui voue, Igor désapprouve les travaux déviants du jeune docteur. Frankenstein souhaite créer la vie, au détriment de la morale, de la justice, de Dieu.
Outre l’ambition démesurée qu’on lui connaît après tant de bonnes et médiocres adaptations, que reste‑t‑il de ce redoutable inventeur échappé de la littérature gothique ? À court d’idées, Paul McGuigan attribue un partenaire au célébrissime homme de sciences, dont la folie exigeait probablement un remède antagoniste. À la fois Jimini et innocent freak, Igor se penche aussi bien sur ses travaux que sur ses dérapages éthiques. Libéré de son handicap grâce à un ingénieux système de ponction, la scène (tirée par les cheveux au passage) scelle un pacte tacite entre lui et son sauveur, et rappelle d’autre part que Frankenstein est capable du meilleur… comme du pire, quelques démêlés rocambolesques et spectaculaires plus tard.