par Paco Altura
15 mars 2017 - 11h54

Divines

année
2016
Réalisateur
InterprètesOulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Jisca Kalvanda, Kevin Mischel, Yasin Houicha
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

En banlieue parisienne, Dounia et son amie Maimouna rêvent de réussite. Dounia, en échec scolaire, se rapproche de Rebecca, une dealeuse locale qui accepte de lui confier des tâches de plus en plus dangereuses. Mais Dounia passe tout son temps libre à observer à la dérobée Djigui, un apprenti danseur, dont la sensualité l’émeut.

 

Divines n’est pas une énième équation cinéma/banlieue/filles/drogue. C’est une œuvre ouragan dont l’énergie classieuse renverse sur son passage tous les clichés, les a priori et les jugements de valeur, et compose de mémorables portraits féminins.


L’évidence, c’est le talent stupéfiant d’Oulaya Amamra (Dounia), une jeune comédienne dont le répertoire apparemment sans limites laisse espérer d’immenses choses dans les années à venir. Pour cette seule gemme, Divines aurait valu le déplacement.


Mais la réalisatrice Houda Benyamina profite de cette virtuose révélée pour créer un récit à la fois dense, intelligent, brutal, sensuel, subtilement social et assez gonflé pour ménager en prime de discrètes touches fantastiques. Sa mise en image paraît tout savoir capter : la beauté sauvage d’une jeune femme et ses contradictions, l’ambiance d’un quartier, la violence d’une agression, l’énergie d’une poursuite ou l’attraction magnétique des corps.


Servie par un casting irréprochable, Houda Benyamina excelle à déloger la beauté et le trouble dans les instants les plus incongrus et ne recule jamais à explorer les émotions les plus subtiles ou les plus explosives. Divines, Caméra d'or à Cannes, n’est vraiment pas « que » la découverte d’Oulaya Amamra, une prodigieuse soliste. Pour filer la métaphore musicale, c’est un grand orchestre qui sait ici propulser au sommet tous ses instruments afin de créer rien moins qu’un jalon artistique majeur.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
03/01/2017
image
BD-50, 117', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Les petites lacunes du DVD (manque de précision et de piqué) sont corrigées en HD avec un petit surcroît de profondeur et de brillance salvateurs. La réalisatrice poursuit une esthétique sobre et tente en même temps avec succès beaucoup d'idées graphiques qui apportent énormément au film. Certains plans (les danseurs vus de haut sur un fond mordoré par exemple) accrochent vraiment l'œil.

8
10
son

Comme pour le DVD, aucun compromis n'est possible : la version 5.1 offre à la musique et aux compositions originales de Demusmaker un formidable cocon sonore. Certaines séquences ressortent encore davantage, comme la découverte du terrain à surveiller filmé et mis en musique comme dans un western. Film urbain oblige, l'univers sonore prend ses aises et gravite autour de nous avec dynamique et puissance, comme pour appuyer l'énergie folle du film.

 

La version 2.0 est certes propre mais fait perdre beaucoup de relief aux musiques et aux bruitages, qui sont pourtant des éléments constitutifs cruciaux de l'œuvre.

8
10
bonus
- Entretien avec Houda Benyamina et Romain Compingt (coscénariste) (11')
- Entretien avec Houda Benyamina et Julie Darfeuil (scripte) (11')
- Entretien avec Houda Benyamina, Loïc Lallemand et Vincent Tricon (monteurs) (7')
- Entretien avec Houda Benyamina, Martin Caraux (superviseur musical) et Demusmaker (compositeur) (8')
- Du tournage à la consécration cannoise (making of) (7')
- Scènes coupées (quatre scènes) (9')

Des bonus identiques à ceux du DVD. Un ensemble passionnant d'entretiens qui témoigne à la fois de la vision de la jeune réalisatrice (dont la présence récurrente n'entraîne aucune redite) et du travail collaboratif (montage, musique, scénario) qu'elle a mis en place avec ceux à qui elle a accordé sa confiance. Le making of ne correspond pas aux canons du genre mais propose un séduisant et énergique ensemble impressionniste de séquences.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !