District 9
Cela commence très bien à la manière d'un documenteur, genre brillamment défriché par Cloverfield et Diary of the Dead. L’idée de départ est aussi forte que délirante : depuis vingt ans, un vaisseau spatial stationne dans le ciel de Johannesburg, tandis que ses occupants, un million d’aliens surnommés les « crevettes » en raison de leur look mi-Predator mi-tortues Ninja, survivent parqués dans le camp de District 9, champ poisseux de bidonvilles insalubres où sévissent violence, gangs et corruption, référence directe au District 6, ce quartier multiracial du Cap rasé en 1966 après avoir été classé zone blanche.
Wikus, l’émissaire benêt d’une puissante agence gouvernementale, débarque un jour dans District 9 afin d’informer ses occupants de leur imminente délocalisation dans des townships de banlieue, mais les choses tournent mal. Touché par une substance de contamination massive, Wikus se métamorphose peu à peu.
Après une première partie très cartoon qui cite pêle-mêle la série V (cette fois, le mets préféré des aliens n'est pas la souris blanche mais la boîte de pâté pour chat), Verhoeven (Starship Troopers), Carpenter (NY 1997 et Invasion L.A surtout), Asimov et Philip K. Dick, Neill Blomkamp, protégé de Peter Jackson qui signe ici son premier long métrage, se recentre sur l’aventure tragique de son héros malgré lui.
Apartheid, Sangatte, Guantanano, favelas, camps de concentration, District 9 constitue certes une allégorie politique tous terrains, mais Blomkamp, pas didactique pour un sou, sait plonger juste à temps dans la série B pure et dure. Une curiosité à découvrir.