Die, le châtiment
Enlevés puis séquestrés à l’intérieur de cellules vitrées, six inconnus voient leur survie déterminée par le pouvoir arbitraire du lancé de dé. Leur bourreau, visiblement adepte des jeux de hasard, les a réunis pour un motif commun. En effet, tous ont un jour essayé de mettre fin à leur existence. En guise de châtiment, le tortionnaire laisse le soin à la fortune de décider pour eux.
À l’instar de ses prédécesseurs, Cube ou la série des Saw, Die verse dans le torture‑porn traditionnel avec stratégies fatales et tiraillement psychologique en huis clos. Toutefois, le premier film de Dominic James parvient à s’affranchir de ses modèles, ne serait‑ce que sur le plan esthétique, puisque la photographie raffinée évoque l’atmosphère feutrée de la Belle Époque.
Puis l’orientation existentialiste qu’empruntent les voies du hasard rectifie la démarche meurtrière de notre tortionnaire. Traumatisé par un souvenir d’enfance (jusqu’ici rien de surprenant), il agit, non par sadisme ou cruauté, mais dans le but de sauver des brebis égarées. La volonté de Dieu se substitue ainsi à celle du dé et Jacob Odessa (John Pyper‑Ferguson) achève de sang‑froid ce que ses suicidaires captifs avaient déjà commencé. Une nouveauté donc : un torture‑porn qui pactise avec le mysticisme. Une petite curiosité dans un genre plombé par le formatage.