Dexter : les origines
Après la suite, la préquelle ! Si l’on y pense un peu, étant donné la difficulté rencontrée par l’industrie du divertissement à constamment proposer de nouvelles idées, l’arrivée de cette série Dexter : les origines n’était qu’une question de temps. Malheureusement, si Dexter : New Blood surprenait un peu et permettait partiellement de corriger la fin décriée de la série mère, ce nouveau show interroge sur sa pertinence.
Introduite dans les premières minutes avec de gigantesques sabots, la trame de Dexter : les origines se déroule évidemment à Miami, en 1991. L’occasion de suivre les premiers pas de tueur mais aussi de policier de Dexter Morgan, ici incarné par Patrick Gibson. Pas de panique pour les fans, Michael C. Hall est toujours là en tant que voix off, mais aussi producteur.
Sang pour sang redondant
N’y allons pas par quatre chemins, Dexter : les origines rappelle absolument volontairement les premières saisons de la série principale. Du générique au (convaincant) casting pour incarner des versions plus jeunes de personnages connus, en passant par la narration et son rythme ou même la réalisation et la musique qui l'habille, tout rappelle le show de 2006. Malheureusement, à trop vouloir singer l’original et à multiplier les clins d’œil, cette préquelle un brin rétro manque cruellement d’identité et tout simplement d’utilité.
Dexter : les origines revient trop souvent sur des éléments déjà évoqués en long, en large et en travers durant de nombreuses saisons, à commencer par les pulsions du « passager sombre » de Dexter et ses relations compliquées avec sa famille. Au contraire, la montée en puissance de l'anti‑héros en tant que tueur extrêmement efficace est expédiée en à peine quelques scènes, comme le fameux « code » du père de Dexter, simplement cité quand il aurait mérité d’être étoffé.
Miami métro boulot dodo
D’autant que, préquelle oblige, difficile de créer la moindre tension autour de personnages existants dont on connaît déjà la trajectoire. Les nouveaux n'étant eux quasiment pas utilisés… L’ajout de flashbacks peu passionnants sur Harry vient également alourdir une formule où l’ennui pointe rapidement. Reste Sarah Michelle Gellar en guest star qui vient un peu illuminer les trop rares scènes où elle apparaît, mais cela reste bien maigre. Imparfaite, Dexter : New Blood demeurait une bonne surprise qui tentait des choses. On ne peut pas en dire autant de Dexter : les Origines, ironiquement trop sage pour son propre bien.
Quel que soit l’historique du spectateur avec Dexter, cette préquelle n’est pas foncièrement mauvaise mais probablement trop fainéante pour être véritablement recommandée. Les fans pas trop regardants y trouveront peut‑être une sympathique dose de rab’ ou de nostalgie, les autres risquent rapidement d’avoir le sentiment de perdre leur temps durant ces 10 épisodes. À ces derniers, on leur recommandera de se diriger vers les premières saisons du show original, plus enthousiasmant.