Desert Gun
Une petite ville du Texas survit économiquement grâce à un trafic juteux de munitions avec les cartels de la drogue mexicains. Wallace (Patrick Wilson) vient d’être nommé shérif pour appliquer enfin la loi et remplacer le très corrompu, très imbibé et très retors shérif Kilbaught (Ian McShane). Le jeune shérif ne le sait pas encore, mais plusieurs des acteurs du trafic ont décidé d’escroquer leurs partenaires des cartels. Lesquels décident de faire un exemple en lançant sur une liste de cibles un tueur aussi terrifiant qu'insaisissable.
Desert Gun, sorti directement en vidéo, a pour lui pas mal d’atouts. D’une part, un casting de qualité, les paysages extraordinaires du Nouveau‑Mexique et surtout une thématique originale : celle du pervers trafic transfrontalier de munitions entre les États‑Unis et le Mexique.
Le réalisateur espagnol Gonzalo Lopez‑Gallego (Les proies, Open Grave) garde en main un évident savoir‑faire pour filmer l’action avec une efficacité percutante et même sauvage, ainsi que pour condenser en quelques plans l’essentiel de ses personnages. Ce sont tout particulièrement les flippants John Leguizamo et Ian McShane, sans oublier le répugnant personnage incarné par Jim Belushi, qui profitent de ce don inné.
Malgré ces évidentes qualités, le film déconcerte plus qu’il ne séduit. Le réalisateur échoue à maîtriser correctement son double récit : l’enquête pour stopper à temps la terrifiante vendetta lancée par les cartels se double en effet d'une tentative de rédemption de Wallace, un héros dont on devine le passé trouble. Ces problèmes à faire entrer en cohérence ces deux axes scénaristiques entraînent d’importants trous d’air et une gestion problématique des personnages secondaires qui interviennent dans le récit de façon chaotique, le tout doublé d'un manque flagrant de mordant et de précision dans les dialogues.
La chose est rattrapée par le jeu d’acteur incandescent de comédiens comme Ian McShane et Jim Belushi, mais dessert clairement les partitions plus tempérées de Patrick Wilson et Lynn Collins. À la fois fort en séquences mais claudiquant sur la longueur, Desert Gun reste néanmoins une indiscutable curiosité à découvrir.