Dernier recours
Après Sergio Leone qui, en 1964, avait transposé l’intrigue de Yojimbo (Le garde du corps en français) en milieu spaghetti (Pour une poignée de dollars), Walter Hill (Les guerriers de la nuit, 48 heures) s’attaque en 1997 à un deuxième remake du classique d’Akira Kurosawa.
Dernier recours cale donc son pas sur celui de l’énigmatique John Baxter (Bruce Willis, une seule expression) qui, pendant la Prohibition, débarque dans une petite ville où s’affrontent deux bandes rivales, les Doyle et les Hickeys. Après avoir évalué la situation et les rapports de force, Baxter avance ses pions avec la ferme intention de rafler toutes les mises.
Walter Hill a souvent affirmé sa passion du western et Dernier recours, en dépit de ses voitures et de ses téléphones, emprunte tous les codes du genre. Willis, dans un rôle post‑Eastwood à la fois mutique, ironique et musclé, trimballe sans forcer sa dégaine d’étranger mystérieux. Quant à la photographie, toute en tons ocre et sépia, elle lorgne du côté des films mafieux de Scorsese. Les séquences de violence enfin, ultra‑stylisées, rappellent le cinéma de Peckinpah.
Un film au second degré constant qui, même s’il tient la route, peine à se hisser à la hauteur de ses modèles. Hill a fait mieux, mais son savoir‑faire de réalisateur de films d’action est indéniable.