Departures
Violoncelliste médiocre, Daigo Kobayashi (Masahiro Motoki) assiste impuissant à la dissolution de son orchestre. Il décide alors de retourner à Yamagata, son village natal, pour tout recommencer à zéro, en compagnie de sa femme Mika (Ryoko Hirosue).
Très vite, Daigo est engagé par une entreprise de pompes funèbres. D’abord rétif à l’idée de mettre en bière les défunts avant crémation (sorte de grande toilette et mise en beauté), le jeune homme finit progressivement par s’y épanouir. Malgré le rejet, le jugement des autres et les tabous, il décide de persévérer dans cette voie, proche d’une expérience métaphysique.
Avec Departures, Yojiro Takita parvient à séparer la mort de son imagerie macabre en lui conférant d’autres nuances, plus colorées (un peu de rouge sur des lèvres à jamais silencieuses, du fard à paupières sur des yeux clos pour toujours). Ainsi, le travesti suicidé, l’adolescente rebelle morte dans un accident de moto, la mère de famille ou la touchante patronne des bains publics retrouvent un visage humain, tels que leurs proches les connaissaient, avant l’ultime voyage.
Lorsque le cinéaste parle de « trouver la vie dans la mort », il pense aussi bien à ces voyageurs de la dernière étape qu’à son héros, Daigo, lequel se sent revivre en côtoyant ceux qui sont partis. Ajoutons à cela une magnifique bande-son signée Joe Hisaishi (le compositeur fétiche de Hayao Miyazaki et Takeshi Kitano).
Pour un film qui a connu de grosses difficultés de financement et attendu treize mois avant de trouver un distributeur, le résultat est exceptionnel. Departures bouleverse, fait sourire et parfois verser une larme. Son Oscar du Meilleur film étranger est amplement mérité.