Délivre-nous du Mal
New York. Athée inconditionnel, le sergent Sarchie (Eric Bana) va pourtant être confronté à une affaire hors du commun. Dépassé par des phénomènes inintelligibles, il choisit de se tourner vers un jeune Père (Edgar Ramirez) en marge de l’institution catholique pour poursuivre sa déroutante investigation. Celle-ci devient d’autant plus menaçante qu’elle parvient un jour à toucher la famille du policier.
Après L’exorcisme d’Emily Rose (2005) et l’angoissant Sinister (2012), Scott Derrickson récidive dans le film de possession. Il fait de la descente aux enfers des deux protagonistes dans les bas‑fonds du Bronx une sorte d’odyssée crasseuse grâce à laquelle, finalement, le très rationnel Sarchie (rappelons‑nous qu’il rechigne dans un premier temps à imputer les meurtres à l’œuvre du Mal) trouve son salut dans la lumière divine et le baptême de son second enfant.
La question du Mal originaire tapie dans l’Amérique enténébrée de L’exorciste n’intéresse visiblement pas Derrickson, qui la règle à coups d’accessoires dépassés du genre. On pense atteindre le sommet lors d’une séquence d’exorcisme invraisemblable, mais le film nous réserve encore l’abomination de quelques morceaux hors sujet des Doors (parce que réduites bêtement à leur fausse mythologie satanique), ainsi qu’un dénouement des plus conventionnels, autour d'une banale rédemption.