par Carina Ramon
14 février 2023 - 15h28

Deepwater

VO
Deepwater Horizon
année
2016
Réalisateur
InterprètesMark Wahlberg, Kurt Russell, Dylan O'Brien, Kate Hudson, John Malkovich, Gina Rodriguez, Brad Leland
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Golfe du Mexique, 2010. Le pétrolier BP fore un puits à toute allure sur une plateforme vieillissante. Pressés d'en finir avec un retard récurrent, les dirigeants prendront de mauvaises décisions contre l'avis des techniciens expérimentés du site, Jimmy Harrell (Kurt Russell) et Mike Williams (Mark Wahlberg) en tête. Sous pression, locataires de la plateforme et exploitants vont s'affronter jusqu'à ce que l'irréparable se produise : l'explosion du puits qui aboutira à la plus grande catastrophe pétrolière et marée noire de l’histoire, faisant onze morts parmi le personnel vivant et travaillant à bord.
 
Peter Berg aime les histoires filmées à hauteur d'hommes. Il va être servi. À partir d'une enquête du New York Times, écrite par David Barstow, David S. Rohde et Stephanie Saul, il reconstitue les dernières heures de la plateforme Deepwater Horizon au plus près des faits réels et avérés.

 

Tout démarre par une scène d'exposition brillante qui présente à la fois le déchirement de la cellule familiale à chaque départ en mer et la reconstitution de l'éco‑système professionnel et amical à bord. En 15 minutes, on a tout compris de l'art du forage, de l'esprit d'équipe qui règne sur la plateforme. Une séquence assez géniale.

 

Puis survient l'introduction du grain de sable en la personne de Donald Vidrine (John Malkovich), tête pensante et malfaisante qui va bloquer les rouages bien huilés sur l'autel de l'or noir et au mépris des règles de sécurité élémentaires. S'ensuit un suspense à base de tuyaux, de pompes de forage et de boue qui aurait pu lui aussi tourner à la catastrophe. C'était sans compter sur le savoir‑faire de Berg qui ne conçoit jamais action sans empathie avec ses personnages. Pas un seul n'est laissé sur le côté et ceux qui semblent se démarquer sont des hommes comme les autres, juste dotés d'un petit supplément de courage (Kurt Russell, en vieux briscard, apporte beaucoup au film). Et c'est toute la réussite de ce film catastrophe au rythme infernal qui ne se départit jamais de ses enjeux humains.

 

Après Du sang et des larmes (déjà avec Mark Wahlberg), Peter Berg poursuit dans la veine du blockbuster microdosé efficace, avec supplément d'âme salvateur. On ne peut qu'apprécier.

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blu-ray
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Deepwater Horizon
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
15/02/2017
image
BD-50, 107', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 7.1
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
10
10
image

Peter Berg aime toujours tourner vite (plus vite que Clint Eastwood paraît‑il) et caméra à l'épaule. Par rapport à ses premiers films ou à sa série culte Friday Night Lights, il stabilise toutefois davantage son image (effet tremblé atténué) pour un rendu à la fois réaliste, naturel et sans temps mort.

 

Dans un environnement très crédible, il filme (physiquement) au plus près de ses personnages pour un résultat magnifique, ni clinquant, ni documentaire. Ce master HD rend hommage à ce travail d'orfévre, qui plus est lors des scènes difficiles (explosions, boue, nuit), lisibles et denses à la fois. Les gros plans aussi sont magnifiques de détails.

 

En bref, un Blu-Ray parfait à l'exception de quelques effets spéciaux qui accompagnent le tube de forage dans la mer, à l'intérieur de celui‑ci et sur le fond de la mer, moins bien intégrés et occasionnant même du Banding disgracieux. Ce n'est pas méchant mais ça surprend à ce niveau de budget (110 millions de dollars).

10
10
son

Un Blu-Ray de démo par excellence. Même si l'on perd le codage Dolby Atmos de l'édition US, le spectacle acoustique proposé est de (très) haute volée. Les bruits organiques et ceux de la plateforme se mélangent tout en restant chacun parfaitement intelligibles. Les craquements de l'acier, les bruits de frottement, le souffle des explosions, le grondement des flammes, le sifflement du feu… Tout est hyper‑présent et à la fois parfaitement audible. La scène finale de la désintégration de la plateforme est l'occasion d'une animation frontale et Surround de tous les instants, où les tintements métalliques se succèdent d'un tintamarre orchestral. Tout cela en 7.1 bien sûr. Les pistes 5.1, quoique très performantes, rétrécissent sensiblement la spatialisation.

 

Mention spéciale, aussi, pour la bande-son. Steve Jablonsky a dégainé ses nappes étranges et métalliques pour accompagner ce puits de forage en perdition. Pas d'orchestration ni de cordes, juste une mise en avant des sons au premier plan. L'effet est réussi, jamais redondant ni obnubilant.

 

À savoir, les pistes 7.1 d'un côté, 5.1 de l'autre, offrent exactement les mêmes débits et mixages sonores. Seuls les dialogues différent. Et comme souvent, ça change tout ou presque. La VO offre un naturel qui n'a rien à voir avec la VF et une intégration qui maintient le spectateur immergé toute la durée du film. La VF apparaît à de multiples occasions artificelle car collée sur l'image, le spectateur y croit moins. On ne le répétera jamais assez, privilégiez les VOST, vous apprécierez d'autant plus les films.

7
10
bonus
- L'aventure de Deepwater (49')
- Le capitaine Peter Berg (17')
- La plateforme infernale (26')
- Les secrets de Deepwater (16')
- Après la tragédie (15')

Trois modules principaux suffisamment bien pensés et montés pour être vus dans leur intégralité. Le réalisateur Peter Berg revient notamment sur ses inspirations et son besoin de lien émotionnel avec ses histoires (malgré les demandes récurrentes de son fils de retourner une comédie dans la veine de Hancock), un point commun qu'il partage avec son ami et producteur Mark Wahlberg. 

 

On en apprend aussi beaucoup sur l'énorme niveau de réalisme souhaité par l'équipe du film en ce qui concerne la reconstitution de la plateforme. Avec ses 900 tonnes d'acier, cette réplique est sans doute à ce jour le décor le plus lourd jamais construit pour un film (25 m de haut quand même).  

 

À voir aussi, une section (Les secrets de Deepwater) montrant des scènes brutes de tournage. Sans effets spéciaux encore intégrés, elles recèlent déjà suffisamment de prouesses techniques pour en mettre plein la vue. Félicitations aux cadreurs qui ont tourné sous des hectolitres de boue. Enfin, un hommage très américain (Après la tragédie) aux travailleurs de l'ombre, petites mains et gros bras unis pour faire tourner le pays. 

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