Dead Man's Shoes
Richard (Paddy Considine) revient de l’armée avec la ferme intention de venger son petit frère Anthony (Toby Kebbell), un jeune homme attardé, victime des mauvais traitements d’une bande de malfaiteurs profitant aussi bien de son état mental que de l’absence de son aîné. Dans un premier temps, Richard exerce ses représailles d’une étrange manière, à la fois morbide et ricanante, et instaure un climat d’angoisse et de paranoïa qui fragilise peu à peu le groupe de voyous.
Film sur la vengeance et le sentiment traumatique d’une fraternité manquée, Dead Man’s Shoes ne se distingue ni par l’originalité de ses thèmes, ni par l’inventivité de sa mise en scène. Pour preuve, le déluge de flashbacks, en noir et blanc bien sûr, qui explicitent lourdement des éléments du passé.
Néanmoins, le film s’en tire plutôt bien lorsqu’il s’agit de décrire cette population arriérée et végétative des Midlands, entre consommation d’alcool et drogue, frustration sexuelle et fermeture identitaire. Que fait-on d’un étranger quand il tente d’intégrer un groupe ? Le lâcher de meute ou l’accueil à l’intérieur de la communauté ? Dead Man’s Shoes essaie tant bien que mal de répondre à cette problématique, déjà traitée maintes fois. Par le réalisateur du récent This is England.