De vrais mensonges
Émilie (Audrey Tautou) dirige un institut de beauté avec une amie dans le Sud. Mais depuis quelque temps, elle éprouve bien des difficultés à se concentrer sur son activité. Sa mère Maddy (Nathalie Baye) ne s’est pas remise du départ de son mari. Sa fille tente alors tout pour l’extraire de sa léthargie. Un jour, elle décide de lui envoyer une lettre d’amour qui lui était initialement destinée. Quant au timide Jean, l’auteur anonyme du fameux courrier (Sami Bouajila), il s’est empêtré sans le savoir dans une situation bien compliquée.
L’avantage d’une bonne longueur d’avance sur les difficultés et les petites manigances des personnages produit malheureusement une absence immédiate de surprise, aussi bien liée à un scénario hyper‑écrit qu’à un manque d’inspiration du point de vue de ce pseudo‑ménage à trois.
Il arrive pourtant que les comiques de situation fonctionnent (à ce jeu‑là, Pierre Salvadori faisait merveille dans l'excellent Hors de prix avec Tautou et Elmaleh) : Nathalie Baye interprète à la perfection son rôle de divorcée éplorée, Audrey Tautou, bien différente de son soupirant, apparaît un peu brutale mais attachante (même si elle cabotine parfois). Enfin, Sami Bouajila surprend par son interprétation d’un surdiplômé modeste.
Qu’il s’agisse d’une scène de biture express à la vodka ou d’une Nathalie Baye dévalant la rue en chemise de nuit, l’humour surfe sur la constance du micro‑dosage et de la rétention. Dommage, une version plus hystérique aurait finalement mieux valu à cette comédie loufoque qui n’ose jamais se lâcher vraiment. Plus un sourire qu’un fou rire.