De plus belle
Lucie, en rémission d’un cancer du sein, peine à retrouver ses marques dans son quotidien après la maladie. Elle fait connaissance de Clovis, séducteur impénitent, attiré par son franc‑parler. Lucie se lie aussi à Dalila, qui a mis au point une méthode de danse atypique pour aider les femmes à retrouver ou découvrir leur féminité.
Faire tourner Florence Foresti (Lucie) dans un vrai contre‑emploi, une romance douce‑amère, est une riche idée. Le couple que l’humoriste forme avec Mathieu Kassovitz (Clovis) a, sur le papier, une évidence captivante. Mais si Florence Foresti parvient à sortir de sa zone de confort ‑et même à bousculer son image à travers deux puissantes scènes‑ sa romance avec Mathieu Kassovitz peine malgré tout à prendre son essor. Le comédien, au top du sex‑appeal, n’y est pour rien : c’est un pur problème d’écriture scénaristique.
Le film est en effet conçu, monté et centré sur le personnage de Florence Foresti. La vie familiale de Lucie étant longuement abordée ‑elle permet d’ailleurs à Jonathan Cohen de jouer un frangin hilarant‑, sa reconnexion avec sa féminité aussi, il ne reste plus beaucoup de place pour développer le personnage et la personnalité de Clovis. Ni lui donner une assise et une structure qui installeraient l'histoire d'amour.
De ce point de vue, De plus belle déçoit, mais il faut reconnaître à la réalisatrice Anne‑Gaëlle Daval un vrai mérite. Celui de réussir à mener sans faux‑pas et jusqu'aux dernières images son récit sur le fil extrêmement ténu entre romance, feel‑good movie et drame.