De la guerre
On se souvient du Pornographe, film qui avait installé Bertrand Bonello dans le panorama du jeune cinéma français prometteur. Avec De la guerre, Bonello se lance dans un film quasi expérimental, peuplé de visions délirantes et formellement réussies, au risque de perdre le spectateur en route.
Pourtant, le film commence plutôt bien. Un cinéaste (Mathieu Amalric) déambule dans un magasin de pompes funèbres pour les repérages de son prochain film. Subitement, l’homme décide de s’enfermer dans un cercueil. Jusque-là tout va bien : idée saugrenue mais porteuse d’une promesse d’absurdité que le film n’actualisera pas.
De la guerre part en vrille lorsque Amalric croise la route de Guillaume Depardieu, individu énigmatique qui l’entraîne dans un château où une secte, dirigée par une femme allumée (Asia Argento), prône une philosophie du bonheur fondée sur la recherche de la guerre.
Très vite, Bonello se prend les pieds dans le tapis de ce paradoxe (la guerre = le bonheur) et enchaîne les saynètes décalées, parfois lourdingues (les interminables séquences de transe des adeptes), et multiplie les références (de Apocalypse Now au Seigneur des mouches en passant par Tropical Malady). Une tentative originale mais infructueuse.