Dark Star
Le jeune John Carpenter n’est encore qu’un étudiant de la prestigieuse University of South California, lorsqu’en compagnie de l’un de ses fidèles comparses, Dan O’Bannon, il réalise Dark Star, une pochade parodique vaguement inspirée du 2001 de Kubrick.
Cet « En attendant Godot de l’espace » (ainsi Carpenter le définit‑il) deviendra dès sa sortie un film culte. À cette époque, ni O’Bannon, ni Carpenter, ne peuvent encore imaginer que le premier écrira le scénario d’Alien, tandis que le second s’affirmera comme l’un des auteurs majeurs du cinéma américain de ces trente dernières années (The Thing, Invasion Los Angeles, New York 1997).
Nous sommes alors en 1974. De quoi s’agit‑il ? Dark Star a beau être un film d’étudiant, tourné avec les (faibles) moyens du bord, il contient quelques séquences qui marqueront le cinéma de SF post‑1970, à la manière d’un petit laboratoire à l’intérieur duquel une bande d’amis cinéphiles expérimentent leurs idées, souvent novatrices et farfelues : quatre astronautes au look de hippie déambulent dans l’espace à la recherche de « planètes instables » qu’ils ont à charge de détruire. Ils s’ennuient, font des blagues vaseuses, manquent de place, se chamaillent, dissertent sur tout et n’importe quoi, et veillent sur un extraterrestre baudruche en captivité (une sorte de tomate géante en plastique qui se prend pour le Hal 9000 de 2001) qui, un jour, va décider de se faire exploser.
Le dialogue philosophico‑absurde entre l'extraterrestre et un astronaute constitue l’une des séquences cultes et géniales du film. Une perle qui réjouira aussi bien les amateurs du cinéma de Carpenter que de la SF.